BRUXELLES, 7 mars (Reuters) - Des experts mandatés par la Commission européenne ont conclu que le gaz réfrigérant au centre d'un différend entre les autorités communautaires et Daimler ne représentait aucun risque sanitaire majeur, a annoncé la CE vendredi.

L'exécutif européen a engagé des procédures juridiques contre l'Allemagne dans ce dossier après le refus de Daimler - soutenu par le gouvernement allemand - de cesser d'utiliser dans ses voitures un gaz réfrigérant ancien dont la contribution au réchauffement climatique est jugée 1.000 fois supérieure à celle du dioxyde de carbone (CO2).

Bruxelles promeut l'utilisation dans les systèmes de climatisation du R1234yf, un substitut dont l'impact est proche de celui du CO2, développé par les groupes américains Honeywell et DuPont.

Daimler affirme que ce substitut peut émettre un gaz toxique en cas d'incendie. Mais son refus de l'utiliser place le constructeur en infraction avec un règlement européen qui exige que la contribution au réchauffement des gaz réfrigérants utilisés dans l'automobile ne soit pas plus de 150 fois supérieure à celle du CO2.

La Commission a demandé au Joint Research Centre (JRC), un organisme scientifique dépendant de l'UE, une expertise impartiale sur le R1234f.

"Il n'y a aucune preuve d'un risque grave lié à l'utilisation de ce réfrigérant dans les systèmes mobiles de climatisation dans des conditions d'utilisation normales et prévisibles", a conclu le JRC dans un rapport publié vendredi.

Daimler a jugé de son côté dans un communiqué que cette expertise était "trop restrictive" et ajouté vouloir développer des systèmes de climatisation utilisant du CO2 comme réfrigérant. La mise au point de tels systèmes pourrait toutefois nécessiter plusieurs années.

Honeywell et DuPont ont quant à eux salué les conclusions du JRC. Selon Honeywell, le R1234yf équipe déjà plus de 500.000 voitures et ce nombre devrait dépasser deux millions d'ici la fin de l'année. (Barbara Lewis; Marc Angrand pour le service français)