Zurich (awp/afp) - La compagnie aérienne EasyJet a transporté depuis et vers la Suisse quelque 13,5 mio de passagers au cours de son exercice décalé 2016/17, clos fin octobre. Cela correspond à une hausse de 10% sur un an (+1,2 mio), en ligne avec celle de 9,7% enregistrée à l'échelle du réseau, a précisé mardi soir à AWP Thomas Haagensen, directeur exécutif de la nouvelle filiale européenne du groupe. Le transporteur à bas coûts a encore étoffé ses capacités au départ de Genève et de Bâle pour l'exercice en cours.

Si EasyJet ne dévoile pas le détail financier de ses opérations par marché, on peut lire dans un communiqué que la croissance a été "particulièrement robuste en France et en Suisse", où le groupe est parvenu à étoffer encore sa position de leader sur ses deux principales bases de Genève et de Bâle.

La compagnie orange a transporté quelque 8,0 mio de personnes depuis Cointrin et 4,8 mio depuis l'EuroAirport, a détaillé M. Haagensen. Sa part de marché dans les deux aéroports se monte désormais respectivement à 43% et 60%, selon le communiqué.

A Zurich, le nombre de personnes ayant voyagé avec EasyJet a plus que doublé, à 700'000, une performance qui réjouit le dirigeant helvético-danois, qui indique toutefois que le principal aéroport du pays va rester avant tout "une destination pour d'autres bases européennes".

CAPACITÉS ÉTOFFÉES AU DÉPART DE LA SUISSE

Au cours de l'exercice sous revue, les capacités ont été accrues de 11% pour le marché helvétique, une évolution qui devrait se poursuivre pour l'année en cours. "Au premier semestre 2017/18 (octobre à mars, ndr), nous allons encore augmenter nos capacités à Genève et à Bâle de 5%", a déclaré le patron d'EasyJet Europe.

Cette augmentation aura lieu notamment grâce à l'utilisation de nouveaux aéronefs Airbus A320 dotés de 186 places en cabine, contre les 156 de la série A319 qu'ils remplaceront. "Il n'y aura donc pas une augmentation proportionnelle de mouvements", assure celui qui a été nommé en juillet à la tête de la nouvelle entité européenne basée en Autriche, créée par le groupe pour s'assurer une présence au sein de l'UE après le Brexit.

Entre octobre 2016 et septembre 2017, la compagnie a dégagé un bénéfice net de 305 mio GBP, soit un peu plus de 400 mio CHF au cours du jour, en recul de 30% du fait d'une concurrence exacerbée dans le secteur aérien.

Le bénéfice avant impôt a diminué de 17% à 408 mio GBP, malgré un nombre record de 80,2 mio de passagers transporté et une hausse de 8% du chiffre d'affaires à 5,05 mrd GBP.

CONCURRENCE ACCRUE ET BREXIT

Le revenu net du billet par siège a diminué de 7,8% à taux de change constant, EasyJet évoquant "un environnement tarifaire agressif" entre les compagnies qui se battent pour des parts de marché.

Les profits d'EasyJet ont aussi subi l'impact négatif de la dépréciation de la livre sterling consécutive au référendum sur le Brexit, qui a alourdi la facture en carburant réglée en dollars, et ce malgré la baisse des prix mondiaux du pétrole.

EasyJet s'attend à voir ses gains rebondir en 2017/18. "La politique d'EasyJet consistant à calquer le versement du dividende sur son bénéfice après impôt devrait entraîner une hausse du dividende lors de l'année à venir", a expliqué la compagnie.

Aux commandes d'EasyJet depuis 2010, la directrice générale (CEO) du groupe Carolyn McCall s'apprête à passer la main le premier décembre prochain à un vétéran de l'industrie du voyage, le Suédois Johan Lundgren.

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