Londres (awp/afp) - La compagnie aérienne à bas prix Easyjet a annoncé jeudi s'attendre à une troisième perte d'affilée pour son résultat annuel décalé, attendu fin novembre, pénalisée par les perturbations de ses opérations avant l'été et malgré un "rebond record" par la suite.

Easyjet s'attend à une perte annuelle avant impôts comprise entre 170 et 190 millions de livres (entre 189 et 212 millions de francs suisses) pour son exercice achevé fin septembre, selon un communiqué - une embellie après les pertes abyssales de la pandémie.

L'entreprise, qui publiera le 29 novembre ses résultats annuels, avait annoncé une perte nette de 858 millions de livres fin 2021 et une autre de 1,1 milliard fin 2020.

Easyjet a connu "un rebond record cet été" avec un bénéfice d'exploitation entre juillet et septembre - leur quatrième trimestre décalé - prévu entre 525 et 545 millions de livres, ainsi qu'un "nombre de passagers presque doublé" en un an, a fait valoir dans un communiqué le directeur général Johan Lundgren.

La capacité de transport en revanche, à 88% pendant le pic estival, est toutefois loin du 97% initialement espéré pour la période.

La compagnie accuse en outre un retard par rapport à des concurrentes telles que Ryanair ou IAG (maison mère de British Airways et Iberia), qui avaient annoncé un retour aux bénéfices trimestriels avant l'été.

Easyjet met ses pertes annuelles sur le compte des "problèmes opérationnels rencontrés par l'ensemble du secteur" avant l'été, mais aussi d'effets de change défavorables en raison de la récente hausse du dollar.

Le transporteur britannique avait pris de plein fouet les pénuries de personnel touchant les compagnies comme les aéroports alors que la demande redécollait, à l'origine notamment de semaines de chaos dans les aéroports britanniques.

Long week-ends difficiles

Easyjet avait en particulier été mise en difficulté lors des longs week-ends du printemps avec des centaines de vols annulés et la compagnie avait annoncé en juin une réduction de sa capacité de transport cet été.

Mais les niveaux d'annulations de vols de dernière minute se sont améliorés à partir de début juillet, repassant sous leur niveau pré-pandémie, assure le transporteur.

"En théorie, 2022 aurait dû être l'année où les compagnies aériennes rebondissent vraiment, alors que la demande refoulée des vacanciers (pendant la pandémie) s'est déchaînée", selon Russ Mould, analyste à AJ Bell. Mais les entreprises du secteur "se sont avérées incapables de faire face au flot de passagers".

La compagnie "émerge de la tempête en relative bonne forme", tempère Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown, et "la demande semble se maintenir, en particulier pour les périodes de pointe" de Noël et des vacances d'automne.

Easyjet prévoit que ses opérations monteront à 20 millions de sièges pour les trois mois commencés en octobre, soit une hausse de plus de 30% en un an.

"Malgré les difficultés des ménages" face à la crise du coût de la vie, "les vacances et les voyages restent en tête de liste lorsque les gens" font le tri dans leurs dépenses non-essentielles, a affirmé le directeur général, M. Lundgren, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Mais les projections d'Easyjet "semblent optimistes étant donné que (la compagnie) arrive à peine à gérer sa capacité actuelle dans certains aéroports", selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

L'entreprise doit d'abord résoudre des "problèmes logistiques" tels que d'important retards de livraisons de bagages à l'aéroport londonien de Gatwick, selon lui.

Après avoir d'abord évolué en terrain négatif, l'action d'Easyjet était jeudi en hausse de 1,19% à 288,50 pence un peu avant 13h00 à la Bourse de Londres.

afp/fr