Revoici sans coquille au 3e paragraphe ("selon le sociologue David Gaborieau" et non comme écrit par erreur "selon Dabi le sociologue David Gaborieau")

PARIS (awp/afp) - Des volumes extraordinaires comme attendu, des tensions sur la chaîne logistique mais pas de ruptures: à quelques jours de Noël, les petites mains essentielles à l'acheminement des commandes et cadeaux semblent bien avoir relevé le double défi de l'essor du commerce en ligne et du Covid-19.

"On s'attendait à avoir des volumes beaucoup plus importants que d'habitude, et il y en a bien beaucoup plus que l'année précédente", synthétise Jean-Sébastien Léridon, directeur général de Relais Colis, observant quelques "difficultés structurelles", habituelles à cette période de l'année. "On a beau anticiper, il y a un tel afflux de colis sur une période tellement courte....", poursuit-il.

Les ouvriers de la filière logistique, qui étaient 700.000 en novembre selon le sociologue David Gaborieau, du Centre d'étude de l'emploi et du travail du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) - à côté des 800.000 ouvriers du secteur des transports -, ont dû faire face à une double accélération en 2020: celle due au commerce en ligne en plein essor et celle due aux confinements et aux inquiétudes sanitaires.

Le service de colis de La Poste, Colissimo, indique ainsi à l'AFP avoir déjà acheminé plus de 90 millions de colis depuis début novembre, et prévoit désormais 120 millions de colis sur les deux derniers mois de l'année, période de pic, soit... "50% de plus que l'année précédente"!

Au moment de révéler le dispositif prévu pour faire face à cet afflux fin octobre, Xavier Mallet, directeur général de Colissimo, disait attendre une centaine de millions de colis sur novembre-décembre et anticiper des journées à plus de 4 millions de colis: ce seuil a été franchi le lundi 14 décembre avec 4,2 millions de colis en 24h.

La Poste a eu beau recruter 9.000 emplois saisonniers, le syndicat CGT a réagi en novembre en dénonçant "le manque de moyens supplémentaires pour chaque embauche", ciblant notamment la nécessité de former ces intérimaires.

Joint vendredi, Sébastien Chaigneau de la CGT évoque "des facteurs avec beaucoup d'emport dans la sacoche, avec une explosion des colis". Il estime le manque de personnel à "6.000 personnes". "N'oublions pas la fatigue accumulée au quotidien des agents présents depuis la crise Covid, qui n'a cessé d'augmenter depuis septembre", rappelait aussi son syndicat.

Black Friday décalé

Pourquoi une telle envolée? Outre l'accélération du commerce en ligne, il y a bien sûr eu le facteur coronavirus: les Français ont eu tendance à faire davantage leurs courses en ligne, y compris après la réouverture des commerces fin novembre, a observé la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad), avec une augmentation des ventes sur Internet à 20% pour la semaine du Black Friday français (du 30 novembre au 6 décembre).

C'est une "croissance comparable à celles observées en 2019 (+22%) et 2018 (+21%)", mais les Français ont commandé sur les sites des enseignes magasins à des niveaux comparables à ceux des e-commerçants, selon la Fevad.

En outre, le Black Friday a été reporté d'une semaine pour éviter l'afflux en magasins au moment de la réouverture des commerces "non essentiels" fin novembre. Or les Français se servent de plus en plus de ces promotions pour anticiper leurs achats de Noël.

Conséquence: "au lieu d'avoir trois semaines et demie, on n'a eu que trois petites semaines pour mettre tous les colis sous le sapin", explique Jean-Sébastien Léridon, assurant toutefois que cela "n'a fait que perturber l'organisation", sans ruptures de la chaîne.

Même constat au sein du réseau Pickup, filiale de La Poste, dont les 13.000 relais en France enregistrent des volumes 50% plus élevés qu'un an auparavant. "La capacité des commerçants partenaires à absorber les variations de trafic permet à Pickup de traverser la période de manière tout à fait fluide", assure le groupe.

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