Vélizy-Villacoublay, le 26 août 2020

17:40

Chiffre d'affaires (1) : 6,9 Mds€ (- 18,9 %)

Résultat opérationnel courant : 262 M€ (- 68,7 %)

Résultat net part du Groupe : - 8 M€

Endettement net (2) : 10,9 Mds€ (+ 0,2 Md€ sur 12 mois)

Carnet de commandes des Travaux : 17,1 Mds€ (+ 15 % sur 12 mois)

Communiqué de presse

Résultats du 1er semestre 2020

  • Impact majeur de la pandémie Covid-19 sur le semestre : forte baisse du chiffre d'affaires et des résultats, en Travaux et en Concessions
  • Perte du semestre limitée à 8 M€ (résultat net part du Groupe), qui confirme la pertinence du modèle constructeur - concessionnaire
  • Situation financière solide, augmentation de la liquidité du Groupe à 4,6 Mds€ chez Eiffage S.A. et à 3,1 Mds€ chez APRR
  • Carnet de commandes en hausse de 15 % à plus de 17 Mds€
  • Activité et résultats attendus en forte baisse sur 2020 avec un redressement significatif au second semestre (reprise effective des chantiers, trafic autoroutier de l'été proche de celui de 2019)

Le conseil d'administration d'Eiffage s'est réuni le 26 août 2020 pour arrêter les comptes du premier semestre 2020(3).

Activité

Comme indiqué dans l'information financière au 31 mars 2020, « la croissance enregistrée par le Groupe au cours des deux premiers mois de l'année a laissé place à une chute brutale d'activité dès la mi-mars, à la suite des mesures mises en place pour limiter la propagation du virus Covid-19 (...). Ce phénomène a été nettement plus marqué en France qu'à l'international. » C'est dans ce contexte que le chiffre d'affaires consolidé du premier semestre s'établit à 6,9 milliards d'euros, en baisse de 18,9 % à structure réelle et de 19,6 % à périmètre et change constants (pcc).

L'activité des Travaux se contracte de 18,7 % à près de 5,8 milliards d'euros (- 18,9 % pcc). Le chiffre d'affaires atteint 3,8 milliards d'euros en France (- 22,1 % à structure réelle et - 22,2 % pcc) et près de 2,0 milliards d'euros à l'international, en baisse de 11,1 %, dont - 12,0 % en Europe hors de France et

  • 6,2 % dans le reste du monde. Parmi les principaux pays où le Groupe est implanté, l'activité s'est avérée robuste face à la pandémie en Allemagne (+ 8,9 %) et en Espagne (- 0,8 %). En Belgique, en revanche, le chiffre d'affaires s'est contracté dans des proportions similaires à la France (- 23,8 %).
  1. Hors Ifric 12.
  2. Hors dette IFRS16, juste valeur de la dette CNA et des swaps.
  3. Les procédures d'audit ont été effectuées et le rapport d'examen limité des comptes a été émis.

Le Groupe estime que la baisse de son chiffre d'affaires Travaux entre mi-mars et fin juin, liée à la Covid-19, est de 1,40 milliard d'euros.

Dans la branche Construction, l'activité est en baisse de 27,0 % à 1,47 milliard d'euros (- 30,0 % en France et - 18,5 % à l'international). En immobilier, les réservations de logements atteignent 1 863 unités contre 2 534 au premier semestre 2019.

Dans la branche Infrastructures, le chiffre d'affaires décroît de 15,0 % à 2,55 milliards d'euros. En baisse globale de 18,4 % en France, l'activité se contracte de 22,8 % dans la Route et de 19,4 % dans le Génie Civil, tandis qu'elle progresse de 14,1 % dans le Métal, grâce à l'éolien offshore. La branche enregistre une baisse plus limitée à l'international (- 8,4 %, dont - 11,4 % en Europe hors France).

Dans la branche Énergie Systèmes, l'activité diminue de 16,1 % à 1,76 milliard d'euros, dont - 19,1 % en France et - 9,4 % à l'international, dont - 6,7 % en Europe hors France.

Dans les Concessions, le chiffre d'affaires est en baisse de 20,0 % à 1,13 milliard d'euros, affecté par la chute du trafic autoroutier (- 30,6 % chez APRR, comme sur l'autoroute A65, - 40,0 % sur le viaduc de Millau et - 17,5 % sur l'autoroute de l'Avenir au Sénégal), l'activité générée par les aéroports de Lille et Toulouse s'étant avérée, par ailleurs, nettement plus faible qu'attendue compte tenu d'un trafic passagers en baisse de 61,5 %.

La chute du trafic autoroutier et aéroportuaire entre mi-mars et fin juin ainsi que la fermeture du stade Pierre Mauroy sont intégralement imputables à la Covid-19. L'impact de la Covid-19 sur le chiffre d'affaires des Concessions est estimé à 0,43 milliards d'euros.

Sur le deuxième trimestre, le plus impacté par la pandémie, l'activité est en baisse de 31,4 %, dont - 29,9 % en Travaux et - 38,9 % en Concessions.

Résultats

Le résultat opérationnel courant du Groupe s'établit à 262 millions d'euros, en baisse (- 68,7 %), pour une marge opérationnelle de 3,8 % contre 9,8 % en juin 2019.

Dans la Construction, la marge opérationnelle ressort à - 2,1 % (3,4 % en juin 2019), essentiellement du fait du bâtiment en France, tandis que la rentabilité de l'immobilier et celle des travaux en Europe a mieux résisté.

Dans la branche Infrastructures, la marge passe de - 1,0 % en juin 2019 à - 5,3 % en juin 2020, l'activité ayant été particulièrement affectée en France, notamment dans la Route.

Dans la branche Énergie Systèmes, la rentabilité est de 1,1 % (3,6 % en juin 2019). L'activité en France est légèrement bénéficiaire. Les filiales espagnoles, allemandes et néerlandaises affichent une solide performance.

Au total des Travaux, la marge opérationnelle est de - 2,5 % et la contribution au résultat opérationnel courant passe de 115 millions d'euros en juin 2019 à - 146 millions d'euros en juin 2020.

Cette baisse de résultat opérationnel s'explique essentiellement par la chute d'activité entre la mi-mars et fin juin qui n'a pas permis de couvrir les frais fixes de structure et les moyens de production, non pris en charge par les clients. Pendant cette période de sous-activité, ils ont toutefois été réduits au minimum nécessaire pour assurer la sécurité sanitaire des personnels présents sur les sites en activité et permettre un redémarrage rapide des chantiers. Le Groupe a eu recours au dispositif de chômage partiel pendant cette période, principalement en France. Malgré le redémarrage de la quasi-totalité des chantiers au cours du mois de juin, l'adaptation des postes de travail pour assurer la sécurité sanitaire des intervenants sur site continue de peser sur la productivité, mais dans une bien moindre mesure qu'au 2e trimestre.

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Le Groupe considère que l'écart de rentabilité en Travaux constaté au 1er semestre 2020 par rapport à la marge des deux dernières années (1,6 %) est entièrement imputable à la pandémie. Cette baisse de marge de 4,1 %(4) représente une diminution du résultat opérationnel courant de 265 millions d'euros.

Dans les Concessions, la marge opérationnelle se contracte à 36,2 % (51,6 % en 2019), APRR affichant, pour sa part, une baisse modérée de sa marge d'Ebitda à 73,1 %, contre 76,4 % en juin 2019.

La chute du trafic autoroutier et aéroportuaire ainsi que la fermeture du stade Pierre Mauroy, consécutifs à la pandémie, ont entraîné une baisse de résultat opérationnel courant estimée à 350 millions d'euros.

La baisse de résultat opérationnel courant s'explique également par les moyens importants qui ont été maintenus pour assurer la continuité de service des réseaux autoroutiers, ferroviaires et les plateformes aéroportuaires, en dépit de la baisse de la fréquentation.

Les autres charges et produits opérationnels se traduisent par une charge nette de 12 millions d'euros contre une charge nette de 18 millions d'euros en juin 2019. Ce poste inclut deux montants significatifs. D'une part, l'actif du stade Pierre Mauroy a été déprécié pour 57 millions d'euros. Conséquence directe de la Covid-19, l'activité commerciale du stade a été à l'arrêt pendant la période de confinement, en raison de l'interdiction des rassemblements en France. A ce jour, les restrictions de capacité ne permettent toujours pas l'organisation de grands évènements, cible de son activité commerciale. L'incertitude persistante sur la date de leur levée et sur les limitations qui pourraient l'accompagner rend difficile toute programmation, ce qui a conduit Eiffage à déprécier la partie commerciale de cet actif de façon à ramener sa valeur résiduelle aux seuls flux de loyer de PPP à recevoir.

D'autre part, une soulte de 61 millions d'euros a été mise à la charge d'Atlas Arteria, en contrepartie de l'accompagnement de l'évolution de la gouvernance de MAF2 concomitante au renforcement de 2 % dans APRR et ADELAC. Cette soulte, qui a réduit à 150 millions d'euros le montant net versé par Eiffage en mars 2020 dans le cadre de cette opération, a été comptabilisée en produit dans les comptes consolidés.

Le coût de l'endettement financier net baisse de 11 millions d'euros au premier semestre, à 124 millions d'euros.

Le résultat net part du Groupe s'établit ainsi à - 8 millions d'euros (290 millions d'euros en juin 2019).

Situation financière

L'endettement financier net, hors dette IFRS 16 et juste valeur de la dette CNA et des swaps, s'établit

  • 10,9 milliards d'euros (+0,2 milliard d'euros sur 12 mois). Il tient compte de l'investissement réalisé en mars 2020 pour acquérir 2 % du capital d'APRR et ADELAC mais également de mesures conservatoires prises dès la survenance de la pandémie pour préserver la liquidité du Groupe (suppression du dividende au titre de 2019 et limitation du programme de rachat d'actions notamment).

Le cash-flow libre, traditionnellement négatif au premier semestre, s'établit à -373 millions d'euros contre -135 millions d'euros au premier semestre 2019, malgré des investissements toujours importants en concessions (démarrage de la construction de l'autoroute A79 dans l'Allier) et en Travaux (tunneliers du Grand Paris Express). La variation saisonnière du besoin en fonds de roulement (306 millions d'euros), nettement moins prononcée qu'en 2019 (518 millions d'euros), a permis de compenser en partie la baisse de l'Ebitda.

4 Ecart entre +1,6 % et - 2,5 %

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Financements

Le Groupe dispose d'une structure financière solide, tant au niveau d'Eiffage S.A. (et de ses filiales Travaux), bénéficiant d'une notation court terme de F2, que de ses entités concessionnaires dont la plus importante est APRR (notée A- stable).

Eiffage S.A. et ses filiales Travaux disposaient au 30 juin 2020 d'une liquidité de 4,6 milliards d'euros composée de 2,6 milliards d'euros de disponibilités et d'une ligne de crédit bancaire, sans covenant financier, non tirée. Portée de 1 à 2 milliards d'euros en mai 2019, cette facilité a une échéance à 2025 avec une extension possible d'une année. La liquidité est en hausse de 0,5 milliard d'euros par rapport aux 4,1 milliards d'euros au 30 juin 2019.

Eiffage S.A. a mis en place le 15 avril 2020, puis annulé le 30 juin, une ligne de crédit supplémentaire de 600 millions d'euros sous la forme d'un crédit-relais de titrisation. Eiffage S.A. a également obtenu le 16 juin la note de crédit court terme F2 chez Fitch Ratings et réalisé le 26 juin une émission obligataire inaugurale non notée de 500 millions d'euros à échéance de janvier 2027 pour un coupon de 1,625 %.

APRR disposait, pour elle-même, d'une liquidité de 3,1 milliards d'euros au 30 juin 2020, composée de 1,1 milliard d'euros de disponibilités et d'une ligne de crédit bancaire non tirée. Portée de 1,8 à 2 milliards d'euros en février 2020, cette facilité a une échéance à 2025 avec deux extensions possibles d'une année. La liquidité est en hausse de 0,3 milliard d'euros par rapport à 2,8 milliards d'euros au 30 juin 2019.

Par ailleurs, APRR a remboursé en janvier 2020 la totalité de ses tombées obligataires prévues sur 2020 pour 1 milliard d'euros avec la réalisation de deux émissions obligataires de 500 millions d'euros chacune, l'une en janvier à échéance de trois ans pour un coupon de 0 %, et l'autre en avril à échéance de sept ans pour un coupon de 1,25 %. APRR a également levé, en avril 2020, 400 millions d'euros de billets de trésorerie à échéance d'un an et rendement négatif. Enfin, le 17 avril 2020, l'agence de notation Standard & Poor's a réaffirmé la notation de crédit d'APRR à A- avec une perspective stable.

Composition du conseil d'administration

Mme Thérèse Cornil et M. Bruno Flichy ont démissionné de leurs fonctions d'administrateurs à effet du 30 juin 2020 après respectivement 9 ans et 18 ans de présence continue au conseil. Le conseil d'administration remercie Mme Cornil et M. Flichy de leur travail et de leur action durant ces années où ils ont accompagné la croissance du Groupe et son développement.

Le conseil accueillera par ailleurs lors de sa réunion de décembre un nouvel administrateur représentant les salariés conformément au vote de l'assemblée générale du 22 avril 2020. Le processus de nomination de ce dernier est en cours.

Perspectives 2020

En Travaux, le carnet de commandes atteint un niveau historiquement élevé à 17,1 milliards d'euros, en hausse de 15 % sur un an (+14 % sur 3 mois). Il assure 14,8 mois d'activité aux branches Travaux. La croissance du carnet (+2,3 milliards d'euros) est due à la fois à la faiblesse de la production au cours du 2e trimestre 2020 et à l'obtention de 3 contrats majeurs en 2020 (future autoroute A79 en France, autoroute A3 en Allemagne, ligne à grande vitesse HS2 au Royaume-Uni). Toutefois, la prise de commandes des activités de fonds de commerce constituera un point d'attention au second semestre.

L'activité du deuxième semestre pourra donc s'appuyer sur un carnet de commandes solide ainsi que sur une organisation du travail désormais en place pour faire face aux contraintes sanitaires qui restent de mise. Cette organisation aura un impact, certes limité, sur la productivité des chantiers.

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Eiffage SA published this content on 26 August 2020 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 26 August 2020 16:01:05 UTC