EDF a publié jeudi une chiffre d'affaires en léger repli au titre du premier trimestre 2020, marqué par une baisse de la demande et de sa production nucléaire liée aux premiers impacts du coronavirus, qui a pour le moment pesé à hauteur de 247 millions d'euros sur les ventes du groupe.

L'électricien public, dont l'Etat français détient 83,6% du capital, a également redit dans un communiqué qu'il disposait d'une position de liquidité "solide", de 28,8 milliards d'euros à fin mars 2020, renforcée par des lignes de crédits bancaires non tirées de 10,3 milliards.

EDF a enregistré un chiffre d'affaires de 20,7 milliards d'euros au premier trimestre, en baisse organique de 1,0%, soutenu par de meilleures conditions de prix de l'électricité en France et au Royaume-Uni mais pénalisé par les prix du gaz à hauteur de 680 millions.

"La crise sanitaire a un impact négatif limité à fin mars 2020 estimé à -247 millions d'euros en lien notamment avec une baisse de la demande en électricité, en gaz et sur les services", a précisé le groupe, dont la production nucléaire en France a reculé de 10,5% au premier trimestre, à 101,2 térawatts-heure (TWh).

Affecté par les mesures de confinement liées au coronavirus, qui ont perturbé la maintenance de centrales et entraîné une baisse de la demande d'électricité pouvant atteindre jusqu'à 20%, EDF a dû renoncer depuis la mi-mars à ses objectifs pour 2020 et 2021.

Le groupe a aussi prévenu mi-avril que la production nucléaire française devrait s'établir cette année à son plus bas niveau depuis trente ans, à quelque 300 TWh, une perspective confirmée jeudi.

EDF a souligné jeudi que la crise du coronavirus avait ralenti ses projets d'EPR en France et au Royaume-Uni, à Flamanville (Manche) et Hinkley Point, sans préciser à ce stade si ces ralentissements pourraient entraîner de nouveaux retards de ces chantiers.

Le groupe a cependant fait état d'un taux de couverture des provisions nucléaires par les actifs dédiés "résilient" (99,5% au 30 avril 2020) "avec la flexibilité réglementaire pour restaurer, si nécessaire, sur trois ans la cible de 100%".

EDF a par ailleurs continué à perdre des parts de marché auprès des clients résidentiels en France au premier trimestre mais à un rythme plus modéré qu'au début 2019, avec 267.000 départs nets de sites contre 327.000 un an plus tôt.

(Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault)