PARIS (Reuters) - Les syndicats d'EDF ont demandé lundi au Premier ministre Jean Castex de les recevoir en urgence pour discuter du projet de réorganisation du groupe, Hercule, faute de quoi ils envisagent une nouvelle journée de grève le 10 décembre pour exprimer leur opposition.

Hercule, dont le gouvernement discute avec la Commission européenne, prévoit notamment une séparation entre les activités nucléaires d'EDF et celles liées aux énergies renouvelables, ce qui constituerait selon les syndicats un premier pas vers un démantèlement et une privatisation, avec des menaces pour l'emploi.

"Au moment où le passage de l'hiver exige la mobilisation de tous et après un confinement printanier qui a vu la mobilisation des électriciens à assurer les missions de service public unanimement reconnue (...), l'intersyndicale n'imagine pas un seul instant que le gouvernement prenne le risque d'un passage en force", écrivent dans un communiqué la CGT, la CFE-CGC Énergies, la FCE-CFDT et FO Énergie et Mines.

"Dans cette perspective et afin de porter toute la puissance de la mobilisation des salariés à exiger le retrait d'Hercule, l'intersyndicale demande une nouvelle fois au Premier ministre de la recevoir en urgence. Une proposition de rencontre de sa part est attendue avant le 7 décembre à 17h, sans quoi une nouvelle journée de mobilisation s'organisera le 10 décembre 2020."

Les syndicats ajoutent que, "jusqu'à nouvel avis", ils appellent l'ensemble des représentants du personnel à ne plus siéger dans les instances représentatives du personnel "qui ne seraient pas prioritaires à l'intérêt des salariés", ainsi qu'à la suspension des négociations et concertations nationales et locales "sans impérieuses nécessités".

La précédente journée de grève des salariés d'EDF contre Hercule, jeudi, a été suivie par 31,6% des effectifs - selon les chiffres du groupe - et a entraîné une baisse marquée de la production française d'électricité d'origine nucléaire.

(Benjamin Mallet, édité par Bertrand Boucey)