EDF bondit de 8,7% à 10,75 euros, soutenu par la perspective d'une réorganisation du groupe. Cet après-midi, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a déclaré que les négociations entre la France et la Commission européenne sur le secteur nucléaire français et la réorganisation d'EDF devaient vite aboutir pour permettre une mise en œuvre avant l'élection présidentielle du printemps 2022. Hier soir, Reuters révélait que les négociations entre Paris et Bruxelles sur le sujet avaient progressé et entraient dans leur phase finale, avec une possible conclusion à la fin du mois.

Engagées depuis près de deux ans, ces négociations semblaient s'enliser et le scénario du statut quo semblait le plus probable à un an quasiment de l'échéance de l'élection présidentielle.

L'Europe accepterait de réformer de la régulation actuelle connue sous le nom d'Arenh - qui oblige EDF à céder une partie de sa production nucléaire à ses concurrents à un tarif ne couvrant pas ses coûts -, la nouvelle régulation envisagée prévoyant notamment une hausse du prix de vente de cette production, rappelle Reuters.

En contrepartie, EDF serait réorganisé. Selon Reuters et les Les Echos, l'organisation d'EDF autour de trois entités semble aussi arrêtée : une structure de tête " EDF Bleu " 100 % publique, détiendrait directement les centrales nucléaires du groupe, le réseau de transport RTE et contrôlerait une quasi-régie (" EDF Azur ") regroupant les barrages hydroélectriques d'EDF. Enfin, une autre une autre entité, " EDF Vert ", serait détenue majoritairement par EDF Bleu et cotée en Bourse.

Ce projet suscite une vive opposition des syndicats et d'une partie de la classe politique, qui mettent en garde contre le risque de démantèlement et le début d'une privatisation d'EDF.

Pour préparer les esprits, les équipes de Bruno Le Maire et de Barbara Pompili reçoivent entre jeudi et vendredi les syndicats d'EDF, farouchement opposés au projet, révèle Les Echos.

La CGT a déjà appelé à la grève le 25 mars prochain, en amont d'un autre appel à la grève, intersyndical cette fois, pour le 8 avril prochain.