En repli de 3,83% à 37,355 euros, EDF accuse pour la seconde séance consécutive la plus forte baisse du CAC 40, pénalisé par le retour de l'encadrement des prix de l'énergie par l'Etat. Hier, le titre de l'électricien a chuté de 3,72% après l'annonce par le gouvernement d'une augmentation des tarifs pour les ménages inférieure à 3% cette année. Aujourd'hui, les investisseurs s'inquiètent d'un éventuel report de l'application de la loi sur la Nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome) dans le cadre des mesures prises pour limiter la flambée des prix de l'énergie.

Le gouvernement s'interroge sur la possibilité de reporter l'application de la loi dite Nome. Quitte à mettre cela sur le dos des incertitudes liées à la catastrophe nucléaire de Fukushima, affirme mercredi "Les Echos".

Cette loi oblige EDF à vendre une partie de son électricité nucléaire à ses concurrents. Mais, la question du prix pose problème. Henri Proglio, le patron de l'électricien français, attend un prix de 42 euros le MWh, mais ce niveau implique une hausse mécanique des tarifs pour les particuliers, de l'ordre de 30% pour le "tarif bleu" jusqu'en 2015, relèvent Les Echos.

Même à 39 euros, la hausse serait de 20% sur cinq ans, ajoute le journal qui affirme que l'Elysée voulait trancher lundi mais a décidé de reporter sa décision à mi-avril.

Ce matin, le ministre de l'Industrie et de l'Energie, Eric Besson, a déclaré en marge d'une conférence sur le pétrole que l'objectif de mettre en oeuvre la loi Nome le 1er juillet était maintenu.

Du côté des investisseurs, Oddo a dégradé sa recommandation sur EDF d'Acheter à Neutre et abaissé son objectif de cours de 43 à 32 euros. Le broker fondait son opinion favorable sur une hausse de deux euros par mégawatt/heure de la partie génération des tarifs intégrés. "La décision du gouvernement de ne quasiment pas augmenter la part génération des tarifs intégrés d'ici l'élection présidentielle nous empêche de jouer ce scénario sur les 12 prochains mois, même si elle ne le remet pas fondamentalement en cause", a souligné l'analyste.