EDF progresse de 1,8% à 7,22 euros dans un marché déprimé. Les investisseurs saluent la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel conforme aux attentes grâce à la bonne orientation des prix de l’électricité dans un environnement tourmenté et surtout, les commentaires encourageants du directeur financier de électricien public. Lors d'une conférence call avec les analystes, Xavier Girre a rassuré sur trois points, a révélé ce matin Barclays.

Primo, les discussions politiques avec la France et l'Europe devraient bien aboutir à une augmentation du coût réglementé de l'énergie (le tarif d'accès régulé à l'énergie nucléaire historique, ou Arenh).

Pour le groupe détenu à 83,6% par l'Etat comme pour les observateurs, une hausse des prix est essentiel pour assurer la pérennité de la société, qui est obligé de vendre une partie de sa production à la concurrence à des prix parfois inférieurs à celui du marché.

Deuxio, le groupe a été transparent sur l'impact du Covid-19 (-247 millions d'euros sur l'Ebitda) et surtout mis en avant la résistance des énergies renouvelables à la pandémie. L'enjeu est d'importance alors que le groupe entend renforcer ses investissement massifs dans ce secteur fin d'augmenter leur part dans la production totale d'électricité.

Tertio, Xavier Girre a écarté le scénario d'une augmentation de capital, qui serait fortement dilutive.

Le groupe détenait 28,8 milliards d'euros de liquidités à fin mars 2020, renforcée par des lignes de crédits bancaires non tirées de 10,3 milliards d'euros.

Ces commentaires ont relégué au second plan le repli d'1% en organique à 20,695 milliards d'euros du chiffre d'affaires d'EDF au premier trimestre 2020. 

Par ailleurs, EDF a confirmé la révision à la baisse sa prévision de production nucléaire pour 2020, 2021 et 2022 et l'abandon de l'ensemble des objectifs financiers pour 2020 et 2021.

Pour réduire ses coûts dans un environnement incertain, le groupe a enfin annoncé le ralentissement des projets en construction depuis la mi-mars (y compris Flamanville 3 et Hinkley Point). 
Barclays a confirmé sa recommandation Surpondérer et son objectif de cours de 11 euros sur EDF.

Selon le broker, les catalyseurs du titre (réforme du marché de l'électricité, réorganisation du groupe) restent présents à moyen terme, même si la pandémie a retardé leur activation.

De son côté, Jefferies a maintenu sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 12 euros.