En hausse de 1,81% à 37,955 euros, EDF signe la deuxième performance du CAC 40 soutenu par deux bonnes nouvelles. La Commission européenne a autorisé sous condition le groupe d'électricité public à racheter au groupe britannique Centrica la société belge SPE, deuxième producteur d'électricité du pays. En mai, EDF avait annoncé son intention de prendre le contrôle de Segebel, qui détient 51% de SPE. Bruxelles s'inquiétait qu'avec cette acquisition, le groupe français renonce à investir dans de nouvelles centrales de production électrique actuellement au stade de projet en Belgique.

Pour lever les inquiétudes de la Commission, EDF a précisé dans un communiqué qu'il devrait céder en contrepartie un des deux projets de cycles combinés à gaz qu'il développe en Belgique. Le premier opérateur de centrales nucléaires mondial devra en outre vendre son autre projet de cycle combiné à gaz en Belgique à une date ultérieure dans l'hypothèse où le groupe n'envisagerait pas de développer ce projet.

Bruxelles a estimé que ces mesures correctives devraient "amener plus de concurrence au bénéfice des consommateurs" à l'avenir. La Commission a par ailleurs estimé qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer l'examen de ce projet d'acquisition à l'Autorité nationale de la concurrence belge.

"La décision d'autorisation de la Commission européenne marque une étape majeure dans l'avancement du projet d'acquisition de SPE, qui doit être finalisé fin novembre 2009", a indiqué EDF.

En tout état de cause, l'opération renforce la mainmise des sociétés françaises sur le marché belge de l'électricité : le premier producteur d'électricité du pays, Electrabel, est déjà une filiale à 100% d'un autre géant français : GDF Suez. En Belgique, de nombreuses voix s'étaient élevées dans la presse pour stigmatiser le contrôle de la France sur l'économie belge. EDF et GDF Suez ont effet l'Etat français comme principal actionnaire.

En parallèle à cette annonce, les brokers ont publié ce matin des commentaires globalement favorables sur l'électricien français. Ce dernier a publié hier un chiffre d'affaires neuf mois en hausse de 6,7% à 48,336 milliards d'euros, soutenu par le rachat de British Energy. En France, le chiffre d'affaires ne progresse que de 1,3%. L'électricien a averti que l'arrêt de réacteurs nucléaires en France allait entraîner un recul de son résultat net courant plus fort sur l'ensemble de l'année 2009 qu'au premier semestre (-5,5%).

"Le pire est vraiment dans le cours", a commenté Oddo. Maintenant que les mauvaises nouvelles sur la production 2009 sont connues et intégrées dans le cours, le bureau d'études estime que les prochaines nouvelles pourraient se concentrer sur les cessions et la mise en place de la réforme du marché de l'électricité, toutes deux positives pour le titre. Oddo a maintenu son opinion Accumuler et son objectif de cours de 43 euros.

De son côté, Citigroup a relevé son objectif de cours sur EDF de 37 à 40 euros tout en réitérant sa recommandation Conserver. Le broker reste prudent sur le potentiel de hausse relatif du scénario d'investissement, mais après deux ans de sous-performance et de faible exposition aux prix de l'énergie, il pense que les risques de baisse à court terme sont limités.

(P-J.L)