PARIS (Reuters) - Les discussions entre la France et la Commission européenne sur la réorganisation envisagée d'EDF progressent mais n'ont pas encore permis de déboucher sur un accord, a déclaré lundi une source à l'Elysée.

Paris finalise ces négociations avec Bruxelles sur le projet "Hercule" qui doit permettre d'améliorer les capacités d'investissement et de financement d'EDF à travers notamment une sanctuarisation de son parc nucléaire français et une ouverture du capital de ses activités dans les renouvelables.

Le projet suscite des craintes parmi les organisations syndicales qui redoutent qu'il ne soit un premier pas vers un démantèlement et l'intersyndicale d'EDF a appelé à une nouvelle journée de grève le 10 décembre.

Les discussions portent entre autres sur une refonte du mécanisme de fixation du prix de l'électricité nucléaire (Arenh) visant à garantir la couverture des coûts d'EDF tout en préservant les consommateurs de hausses de prix trop importantes.

Les spéculations ont grandi ces dernières semaines sur une accélération des discussions avec Bruxelles, certains médias rapportant que la réorganisation d'EDF pourrait être introduite dans le projet de loi de la Convention citoyenne pour le climat qui doit être dévoilé prochainement.

"Les discussions se passent dans un climat constructif, elles avancent, il y a des progrès mais pas au point qu'on puisse dire qu'on a un accord", a expliqué la source.

"Sur des paramètres qui sont essentiels, il n'y a pas encore d'accord avec la Commission", a-t-elle ajouté, soulignant qu'il existait une volonté commune de faire aboutir ces discussions rapidement.

Compte-tenu des incertitudes sur le calendrier d'un potentiel accord, il est trop tôt à ce stade pour dire sous quelle forme la réorganisation d'EDF pourrait être mise en chantier, a précisé la source.

Emmanuel Macron doit se rendre mardi au Creusot (Saône-et-Loire) pour visiter un site de Framatome, une filiale d'EDF dédiée à la construction d'équipements nucléaires.

La France, qui s'est donnée pour ambition de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité à l'horizon 2035, se prononcera sur l'opportunité de lancer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR lorsque celui de Flamanville sera mis en service, a-t-on réaffirmé de même source.

A cet effet, le gouvernement souhaite qu'EDF lui fournisse des éléments d'ici le milieu de l'année prochaine sur les implications d'un tel projet, notamment en termes de faisabilité, de coûts et de délais.

(Gwenaëlle Barzic; Édité par Blandine Hénault)