En hausse de 1,9% à 11,46 euros, EDF signe l'une des plus fortes progressions du SBF120 après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel en hausse. L'électricien public a profité de la vigueur de sa branche EDF renouvelables, de la hausse des tarifs en France, de meilleures conditions de prix de l’électricité et du gaz ainsi que d'un effet climat favorable. Parallèlement à cette annonce, le groupe a reconnu que les discussions entre la France et la Commission européenne concernant le projet de réorganisation de ses activités étaient "difficiles".

Ce commentaire tend à confirmer l'information parue mardi soir sur le site du Monde selon laquelle, "tiraillé entre les syndicats et la Commission européenne, Bruno Le Maire défend désormais un nouveau projet appelé " grand EDF ", qui ne pourra être mis en place rapidement".

Le quotidien explique que "le projet Hercule, porté depuis près de deux ans par la direction du groupe, est désormais en passe d'être discrètement enterré par le gouvernement, qui fait face à un calendrier intenable et à une forte pression syndicale".

Ce projet  Hercule consiste à organiser le groupe en trois entités. Un " EDF Bleu ", 100 % public, regrouperait les activités nucléaires, tandis qu'un " EDF Vert ", dont le capital serait ouvert au privé, rassemblerait la vente d'électricité, les énergies renouvelables et le distributeur Enedis (ex-ERDF).

Une troisième structure, " EDF Azur ", avec un statut public particulier, comprendrait les barrages hydroélectriques.

Les syndicats et l'opposition sont mobilisés depuis plusieurs mois contre ce qu'ils qualifient de " démantèlement " du groupe public et affirment que ce projet ouvre la porte à une " privatisation " d'une partie des activités de l'électricien.

En contrepartie de la mise en œuvre de ce projet, Bruxelles mettrait fin au mécanisme complexe d'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh) qui oblige EDF à vendre une partie de sa production d'électricité nucléaire à ses concurrents à un prix fixe.

Depuis trois ans, ce mécanisme pénalise les comptes d'EDF qui vend son électricité moins chère qu'au prix du marché.

Parallèlement à cette annonce, EDF a dévoilé un chiffre d'affaires trimestriel de 21,9 milliards d'euros, en hausse de 6,2 % en organique sur un an.

Fort de ce bon début d'année, le groupe a confirmé ses objectifs 2021 et 2022.

Il continue de viser un Ebitda supérieur à 17 milliards d'euros et prévoit de réduire ses charges opérationnelles entre 2019 et 2022 de 500 millions d'euros. EDF vise aussi environ trois milliards d'euros de vente d'actifs sur la période 2020-2022.

Dernière bonne nouvelle, le groupe a confirmé l'engagement de l'Etat pour un paiement en actions du dividende relatif à l'exercice 2021.