LONDRES (Reuters) - Boris Johnson a annoncé jeudi que la Grande-Bretagne allait investir 700 millions de livres (810 millions d'euros) dans le projet de centrale nucléaire Sizewell C développé par EDF, ce qui constitue sa dernière annonce majeure de politique intérieure avant de quitter ses fonctions de Premier ministre la semaine prochaine.

La Grande-Bretagne entend renforcer son indépendance énergétique alors que des millions de Britanniques pourraient avoir des difficultés à se chauffer cet hiver avec l'envolée des prix du pétrole et du gaz, alimentée par la guerre en Ukraine.

Le développement du nucléaire est censé, à terme, réduire la dépendance du pays au gaz naturel, qui a contribué l'an dernier pour environ 45% à sa production d'électricité.

"Nous devons (...) aller de l'avant avec Sizewell C", a déclaré Boris Johnson dans la ville du même nom abritant ce projet EPR, dans l'est de l'Angleterre.

Cette nouvelle centrale ne sera toutefois pas opérationnelle avant plusieurs années.

Autre projet EPR porté par EDF en Grande-Bretagne, la centrale Hinkley Point C est désormais censée entrer en service en 2027, soit avec dix ans de retard sur le calendrier initial, avec en outre des surcoûts de plusieurs milliards de livres.

EDF a déclaré que Sizewell C profiterait du fait d'être une quasi-réplique de la centrale d'Hinkley, un chantier désormais estimé à 25-26 milliards de livres, et pourrait donc coûter environ 20% moins cher.

Le gouvernement espère en outre que des investisseurs privés injecteront des fonds dans ce projet.

(Reportage Susanna Twidale et Muvija M à Londres, version française Bertrand Boucey, édité par)

par Muvija M et Susanna Twidale