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PARIS (awp/afp) - Les centrales nucléaires en grève pour les salaires ont reconduit vendredi leur mouvement pour le week-end, lequel semble s'étendre lentement mais sûrement, jetant une ombre sur la disponibilité du parc nucléaire pour l'hiver à venir, a-t-on appris auprès de la CGT.
Plusieurs centrales nucléaires sont confrontées depuis plusieurs semaines à des mouvements de grèves pour les salaires, parmi lesquelles Tricastin (Drôme), Cruas (Ardèche), Bugey (Ain) et Cattenom (Moselle) à laquelle s'est jointe jeudi la centrale de Gravelines (Nord), la plus puissante d'Europe de l'Ouest.
Elles ont été rejointes par la centrale de Belleville-sur-Loire (Cher) "depuis ce matin" (vendredi), a indiqué à l'AFP Virginie Neumayer, de la FNME-CGT.
Et la liste pourrait encore s'allonger à en croire Mme Neumayer, selon laquelle les équipes de deux nouveaux sites "pourraient se déclarer grévistes pendant le week-end", en l'occurrence Paluel (Seine-Maritime) et Dampierre (Loiret).
Ce mouvement vise à faire pression sur les négociations salariales des entreprises du secteur de l'énergie et notamment EDF, où une première réunion est prévue mardi.
La CGT a en effet indiqué vendredi soir qu'elle allait signer en début de semaine l'accord de branche négocié avec le patronat, qui prévoit notamment une augmentation de 3,6% du salaire national de base sur 2022 et 2023, dont 2,3% au titre de 2023.
Sa signature suffit à ratifier un accord de branche, le seuil de représentativité de 30% étant toujours valide à ce niveau, alors qu'en entreprise, un accord majoritaire est désormais requis.
Il appartient désormais aux syndicats des entreprises de négocier des mesures complémentaires pour compenser l'inflation.
Si cette grève n'a pas d'incidence à ce stade pour le grand public et pèse essentiellement sur les finances d'EDF, elle pourrait "impacter le calendrier" de remise à disposition de tranches nucléaires sur le réseau, la plupart des centrales en grève étant soumises à des opérations de maintenance, a indiqué à l'AFP Claude Martin, de la FNME-CGT.
Ni EDF ni la CGT n'étaient en mesure d'évaluer le pourcentage de grévistes, les mouvements étant couverts par un préavis de la fédération mais décidés localement.
Ils touchent les équipes de pilotage des centrales, qui délivrent les autorisations de travail et les équipes de rechargement de combustible, "majoritairement grévistes", selon Mme Neumayer.
"Il y a des tranches qui sont en phase de rechargement, suite à des révisions et donc elles sont censées revenir sur le réseau rapidement, mais actuellement, la grève percute ces redémarrages", a assuré M. Martin, qui a mis en garde sur l'incidence que cela pourrait avoir sur la quantité d'énergie disponible en France lors de la période la plus froide de l'hiver, aux mois de janvier et février.
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