New York (awp/afp) - Les Bourses rebondissaient mardi après un début de semaine difficile mais les investisseurs gardaient à l'esprit la flambée des prix de l'énergie, le ralentissement de la croissance, les difficultés d'approvisionnement et celles du colosse chinois Evergrande au bord de la faillite.

Wall Street amorçait un rebond mardi à l'ouverture, au profit du secteur énergétique et de la technologie: le Dow Jones avançait de 0,41%, et le S&P 500 de 0,46%. Le Nasdaq reprenait 0,48% après avoir perdu plus de 2% lundi.

En Europe, les achats à bon compte soutenaient les indices à Milan (+1,08%), Paris (+0,94%), Londres (+0,53%) et Francfort (+0,37%) vers 14H00 GMT.

Sur le marché obligataire, la tension perdurait avec un taux d'emprunt américain à dix ans revenu au-dessus de 1,50%, un niveau déjà observé fin septembre.

Après la forte hausse des marchés boursiers observée jusqu'à l'été, les investisseurs ont fait le mois dernier "face à la montée des incertitudes de court terme sur l'inflation, la croissance et l'attitude future des banques centrales" qui s'apprêtent à réduire leur soutien, énumère Alexis Naacke, de Yomoni.

Les acteurs du marché sont désormais guidés par "les prix record de l'énergie ainsi que par les incertitudes politiques persistantes aux États-Unis concernant la question cruciale du plafond de la dette", souligne Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

Un défaut de paiement des Etats-Unis, faute d'accord au Congrès pour relever le plafond de la dette avant la date butoir du 18 octobre, pourrait provoquer une nouvelle récession, a alerté mardi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.

Par ailleurs, les contraintes d'approvisionnement restent difficiles à surmonter.

La croissance économique mondiale sera "légèrement" plus faible qu'attendu cette année, a prévenu mardi la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

Elle a aussi lancé un appel aux banques centrales, leur recommandant de se tenir "prêtes à agir rapidement si la reprise se renforçait plus rapidement que prévu ou si les risques inflationnistes devenaient tangibles".

Les chiffres mensuels de l'emploi américain, publiés vendredi par le département du Travail, seront particulièrement scrutés au regard de leurs conséquences sur la politique monétaire: la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait diminuer davantage son soutien si l'emploi s'améliorait significativement.

"Les banques centrales regardent les chiffres d'inflation attendus à 12/18 mois pour agir. Les resserrements devraient ainsi être limités mais les taux bas comme le gros de la crise Covid sont derrière nous", selon une prévision financière d'octobre de Natixis CIB.

La tendance reste favorable pour l'énergie

La hausse des prix de l'énergie continuait de fournir du carburant aux entreprises reliées à ce secteur.

A Paris, le cours de l'électricien EDF progressait de 4,22% à 12,34 euros, portant le gain à 13% en trois séances. TotalEnergies gagnait 2,45% à 43,10 euros. A Londres, BP prenait 1,57% à 349,85 pence et Shell 1,7% à 1.699,80 pence.

Infineon rit, l'automobile pleure

Le fabricant de puces électroniques Infineon montait de 3,42% à 34,15 euros lors de sa journée investisseurs, au cours de laquelle il a annoncé qu'il visait une marge opérationnelle de 20% en 2022, contre plus de 18% attendu en 2021.

La pénurie de puces continuait de bloquer les valeurs automobiles allemandes: "Nous voyons que ces effets se poursuivront probablement jusqu'en 2022", a déclaré mardi Nikolai Setzer, patron de Continental (-1,45% à 90,55 euros), à l'agence dpa.

Le marché automobile allemand a connu un mois de septembre noir avec moins de 200.000 véhicules neufs écoulés, du jamais vu en 30 ans, selon des chiffres communiqués mardi.

Du côté du pétrole et de l'euro

Outre l'envolée des prix du gaz, ceux du pétrole ont poursuivi leur hausse mardi. Lundi, ils avaient atteint des pics inédits depuis plusieurs années, dans la foulée de la réunion de l'Opep+ dont la ligne stratégique d'augmentation modeste de la production est restée inchangée.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre montait de 1,58% à 82,53 dollars vers 14H00 GMT.

A New York, le baril de WTI américain pour livraison le même mois progressait de 1,51%, à 78,81 dollars.

L'euro reculait de 0,20% face au billet vert à 1,1594 dollar.

Le bitcoin gagnait 2,57% à 50.264 dollars, un niveau atteint pour la première fois en près d'un mois.

afp/ck