En hausse de 2,6% à 12,33 euros, EDF signe la plus forte progression du SBF 120, soutenu par la spéculation concernant sa prochaine réorganisation. Selon Ouest-France, le comité stratégique de l'électricien public réuni hier prépare la scission du groupe en deux entités. Les activités dans le nucléaire, et peut-être les barrages hydrauliques, seraient nationalisées. Cette société publique détiendrait entre 65% et 70% d'un groupe constitué des activités dans les énergies renouvelables, les services, la fourniture d'électricité aux particuliers, et la distribution (Enedis).

Le PDG Jean-Bernard Lévy, reconduit ce mois-ci par l'Elysée, suivrait donc la proposition, déjà évoquée plusieurs fois par Emmanuel Macron pour sauvegarder EDF.

Ce scénario circule en réalité depuis fin 2017 et la scission par la concurrent allemand d'EDF, RWE de ses activités traditionnelles d'énergie avec celles plus prometteuses dans les énergies vertes et les services.

Dans une note publiée ce matin, UBS qui a été le premier broker a misé sur un tel découpage d'EDF, a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 15,5 euros sur le groupe français.

Pour le broker, cette scission apportera de la valeur aux actionnaires qui deviendraient propriétaires d'un groupe aux perspectives plus visibles et plus performante sur le plan opérationnel.

A charge à l'Etat de soutenir un EDF "historique" malmené par la concurrence croissante des opérateurs privés et pris en tenaille entre une dette colossale (plus de 33 milliards d'euros) et des investissements programmés massifs. Rien que la mise à niveau des centrales et la mise aux normes post-Fukushima coûtera entre 55 et 75 milliards d'euros au courses prochaines années.

A cette somme s'ajoute l'interminable chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche) et le financement d'éventuelles nouvelles centrales.