Paris (awp/afp) - Le géant de la restauration collective Elior a redonné des prévisions au marché grâce au rebond de son activité au premier semestre mais devra fermer les activités de repas industriels "Preferred Meals" aux Etats-Unis qui "pèsent très lourdement" sur ses comptes dans le cadre d'un "plan de redressement".

D'octobre à mars, premier semestre de son exercice décalé, Elior a vu son chiffre d'affaires progresser de près de 20% à 2,24 milliards d'euros, précise un communiqué publié mercredi, soit légèrement mieux que les 2,15 milliards attendus par le consensus d'analystes interrogés par l'agence financière Bloomberg.

Le groupe, qui avait suspendu ses objectifs en raison des incertitudes liées à la crise sanitaire et au retour de l'inflation, annonce tabler pour l'exercice 2021/2022 en cours sur une croissance organique de son chiffre d'affaires "d'au moins 16%" et un "EBITA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements) ajusté autour de l'équilibre".

Cette dernière prévision ne tient toutefois pas compte des "pertes de Preferred Meals estimées à 35 millions d'euros sur l'exercice en cours", indique Elior.

Spécialisé notamment dans la préparation de repas surgelés destinés à la restauration collective, Preferred Meals, qui emploie 2.000 personnes, "n'aurait jamais dû être racheté par Elior en 2016", a estimé lors d'une conférence téléphonique Bernard Gault, directeur général par intérim depuis la démission surprise début mars de Philippe Guillemot - parti chez le fabricant de tubes Vallourec.

Faute d'avoir trouvé un repreneur, Elior devra fermer cette "activité industrielle trop éloignée de (son) coeur de métier et qui pèse très lourdement sur (ses) comptes", avec une perte de 21 millions d'euros au premier semestre, a-t-il indiqué. Celle-ci représente "20% d'un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros" annuels réalisé aux Etats-Unis, a précisé M. Gault.

Mais le groupe va se positionner sur d'autres activités aux Etats-Unis comme la fourniture de repas "pour les patients qui ont des maladies longues comme le diabète", a-t-il dit.

Au premier semestre, "en dépit des perturbations liées au variant Omicron, l'activité rebondit, portée notamment par un fort dynamisme commercial", s'est réjoui M. Gault. Mais "l'intensification des pressions inflationnistes pèse sur nos marges opérationnelles, déjà dégradées par la pandémie", a-t-il poursuivi, justifiant l'annonce d'un "vigoureux plan de redressement".

Présent dans six pays (France, Espagne, Italie, Royaume-Uni, Etats-Unis et Inde), Elior, qui emploie 99.000 collaborateurs, table désormais sur une croissance organique annuelle moyenne de son chiffre d'affaires "d'au moins 7% sur les deux prochains exercices" et une marge d'EBITA ajusté "d'environ 4% en 2023-2024.

Le groupe espère recommencer à distribuer des dividendes "au titre de l'exercice 2023-2024" et annoncer l'identité de son nouveau directeur général "dans les prochaines semaines", lorsqu'il aura départagé les "deux candidats finalistes".

Le taux de rétention des contrats est de 91,3%, stable comparé à fin décembre.

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