Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a reculé de 0,21% lundi, restant sur la défensive avant plusieurs réunions de banques centrales plus tard dans la semaine, dont la BCE jeudi, et de nombreux résultats d'entreprises.

L'indice vedette CAC 40 a cédé 15,20 points à 7.082,01 points. Vendredi, la place Parisienne avait fini stable mais sa hausse dépasse 8% depuis le début de l'année.

Les économistes s'attendent à ce que la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre relèvent à nouveau de 50 points de base leur principal taux directeur dans le cadre de leur mandat de lutte contre l'inflation, à l'issue de leurs réunions jeudi.

"Le problème d'inflation est plus persistant en Europe et la BCE a commencé beaucoup plus tard que la Réserve fédérale à augmenter ses taux pour contrer l'inflation", commente Maximilien Monot, gérant de portefeuille de Monocle AM.

L'annonce par Renault la semaine passée d'une augmentation de 7,5% de son budget pour soutenir le pouvoir d'achat de ses salariés montre de plus qu'il y a une "pression sur les salaires en Europe qui peut faire peur" si elle implique une inflation tenace, alimentée par les hausses de salaires, ajoute-t-il.

Un recul de 0,2% du produit intérieur brut allemand au quatrième trimestre 2022 et un léger rebond de l'inflation en Espagne, qui a atteint 5,8% en janvier sur un an, ont de plus freiné les investisseurs européens.

Quant à la Réserve Fédérale américaine (Fed), une hausse d'un quart de point de ses taux d'intérêt, pour atteindre une fourchette de 4,50% à 4,75%, est anticipée.

Les commentaires du patron de la Fed Jerome Powell seront scrutés pour obtenir des renseignements sur le nombre supplémentaire de hausses à prévoir et sur la durée à laquelle les taux seront maintenus à un niveau élevé.

Les marchés tablent sur un assouplissement de la politique monétaire de la Fed et un atterrissage en douceur de l'activité économique, c'est-à-dire une baisse de l'inflation sans récession.

Les statistiques économiques de la semaine viendront alimenter ces anticipations, notamment la confiance du consommateur en Europe et aux Etats-Unis, la croissance économique en zone euro et les chiffres de l'emploi américain.

De nombreuses publications de résultats d'entreprises sont aussi au menu de la semaine.

Pour l'instant le bilan des résultats d'entreprises est mitigé, selon M. Monot qui constate que soit les chiffres sont bons mais en ralentissement, soit les entreprises font moins bien que ce que prévoyaient les analystes.

Malgré cela "les marchés sanctionnent peu ces mauvaises performances et dans cet écosystème complaisant il y a un risque qu'une grosse capitalisation tire tout le marché vers le bas" en cas de chiffres décevants, estime cet analyste.

Renault et Nissan restructurent leur partenariat

Renault et Nissan ont confirmé lundi que le premier allait réduire sa part au capital du second à 15% contre 43,4% actuellement, pour mettre les deux constructeurs automobiles sur un pied d'égalité après des mois de négociations complexes. Il s'agit d'une refonte majeure des conditions du mariage vieux de plus de 20 ans entre les deux groupes. L'action Renault a perdu 4,12% à 36,63 euros.

Les résultats d'Elior mal digérés

L'action du groupe de restauration collective Elior a chuté de 8,99% à 3,02 euros, après que la Société Générale a abaissé sa recommandation sur le titre. Jeudi les résultats de l'entreprise ont déçu, Elior a publié un chiffre d'affaires trimestriel et un niveau de renégociation de ses contrats peu rentables en-deçà des attentes.

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