Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait en nette hausse de 1,49% dans les premiers échanges vendredi, rebondissant après trois séances de baisse dans un agenda économique maigre, et à l'approche du premier tour de l'élection présidentielle.

L'indice CAC 40 avançait de 96,30 points à 6.557,98 points vers 09H35. La veille, il avait reculé de 0,57%. Sur la semaine le repli est encore de 1,92%.

La cote Parisienne reste marquée par les évolutions des politiques des banques centrales, qui se sont montrées résolues encore toute cette semaine à combattre l'inflation, quitte à ralentir l'activité économique.

En conséquence, "les investisseurs sont extrêmement prudents et profitent du fort rebond observé ces dernières semaines", après les pertes au début de la guerre en Ukraine, "pour reconsidérer leurs expositions", selon les analystes de Saxo Banque.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a envisagé lors de sa dernière réunion de politique monétaire en mars plusieurs fortes hausses de ses taux directeurs dans la deuxième partie de l'année et la réduction de son bilan, c'est-à-dire la vente d'emprunts d'Etat et de titres adossés à des créances hypothécaires, dès le mois de mai.

En Europe, "un grand nombre" de responsables de la Banque centrale européenne "pensaient que le niveau élevé actuel de l'inflation et son caractère durable appelaient des mesures immédiates", selon le compte-rendu rapportant les échanges entre banquiers centraux de la zone euro tenus début mars, et publié jeudi.

Par ailleurs, le CAC 40 a réalisé une moins bonne performante que l'indice élargi européen Stoxx 600 lors des sept dernières séances "en raison de l'inquiétude croissante suscitée par l'élection présidentielle", remarquent les analystes de la Deutsche Bank. Toutefois, sur la semaine, la performance du CAC 40 n'est pas si éloignée de celle du Dax et est même similaire à la Bourse de Milan.

De même, si l'écart entre le taux d'intérêt français et celui sur l'emprunt allemand, autre signal scruté pour estimer la nervosité des investisseurs, s'est un peu agrandi mardi, la dynamique des deux courbes est similaire. Les rendements des deux obligations se tendent fortement depuis un mois, mais principalement en raison des anticipations des politiques des banques centrales.

Vendredi, le taux d'intérêt pour l'emprunt français à 10 ans reculait de deux points de base, à 1,20%.

Crédit Agricole va en Italie, Vivendi renonce à l'Espagne

La banque française Crédit Agricole (-0,72% à 9,82%) a annoncé jeudi avoir acquis une participation de 9,18% au capital de la banque italienne Banco BPM, la troisième plus importante du pays, soit une opération de près de 380 millions d'euros. La banque était la seule valeur dans le rouge, avec Société Générale (-0,47% à 21,38 euros), alors que BNP Paribas montait de 2,00% à 47,49 euros.

A l'inverse, le géant des médias Prisa, propriétaire du quoditien El Pais, a annoncé vendredi que son actionnaire minoritaire Vivendi (+0,56% à 11,70 euros) avait renoncé à accroître sa participation au-delà de 10% dans le capital du groupe espagnol.

La restauration collective rebondit

Les groupes de restauration Sodexo (+5,85% à 69,84 euros) et Elior (+5,29% à 2,71 euros) bondissaient sur l'indice élargi SBF 120, après une recommandation, rapportée par l'agence Bloomberg, des analystes de RBC, qui considèrent que la chute de Sodexo ces derniers temps est "déconnectée" par rapport aux cours de Bourse de ses concurrents.

Sodexo a perdu 9,37% depuis le début de l'année alors que son concurrent britannique Compass a progressé de 0,70% par rapport à cette date.

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