Elis aurait approché l'américain Vestis, l'ancienne activité de location d'uniformes d'Aramark, en vue d'un rachat, a appris Reuters. "Elis a approché pour la première fois Vestis, qui a une valeur de marché d'environ 3,3 milliards de dollars, dette comprise, il y a quelques semaines", ont indiqué les sources de l'agence
Les termes de la proposition ne sont pas connus. Vestis a flambé de 11% en bourse hier. Le dossier pèse 3,3 Mds$ (2 Mds$ de capitalisation et environ 1,3 Md$ de dette). Elis et Vestis n'ont pas souhaité répondre aux sollicitations hier soir. L'Américain a été fragilisé après la perte de clients, entraînant une vive baisse du titre en bourse cette année. Les actions Vestis ont commencé à être négociées l'année dernière après la finalisation de sa scission en franchise d'impôt de la société de services alimentaires Aramark.
L'investisseur activiste Corvex Management, dirigé par le vétéran des fonds spéculatifs Keith Meister, a pris une participation dans Vestis après que la société a émis un avertissement sur ses bénéfices à la suite de la publication de ses résultats du premier trimestre. En juin, Vestis a nommé Keith Meister à son conseil d'administration. Au début de l'année, Vestis a fait l'objet d'un recours collectif de la part d'un actionnaire qui prétendait que la société avait fait des déclarations trompeuses sur ses prévisions de croissance.
-9% à l'ouverture
Elis, dont la capitalisation avoisine 5,5 Mds€, était plutôt en phase de désendettement dernièrement. "Une approche de Vestis par Elis ne nous parait pas si surprenante à première vue puisque d’une part Elis avait reconnu qu’en dehors des USA, il ne restait plus beaucoup de marchés de taille significative sur lesquels s’implanter et d’autre part acquérir Vestis offrirait une porte d’entrée notable sur le marché américain du Workwear, marché très dynamique et partagé entre Cintas, Unifirst et Vestis", commente ce matin l'analyste de TP ICAP Julien Thomas, qui redoute malgré tout une pression sur l'action à cour terme, car une telle opération alourdirait à nouveau le bilan. De fait, l'ouverture est douloureuse avec un plongeon de 9% dans les premiers échanges, à 20,84 EUR.