Dans ce climat défavorable, le constructeur de Cerizay (Deux-Sèvres) a pris depuis le début du mois de mars des mesures de chômage partiel pour "adapter la production aux ventes", selon son directeur général Laurent Buffeteau.

Sur les 250 salariés, seuls ceux attachés aux services recherche et développement et commercial sont restés à leur poste dans cette entreprise présentée en exemple par l'ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal.

L'entreprise, qui a voulu se faire encore plus agressive en termes de marketing et d'innovations, poursuit ses implantations sur les marchés européens pour inverser la tendance. Après le Royaume-Uni, la Belgique et la Norvège, la Mia est depuis le 15 mai disponible aux Pays-Bas.

L'objectif de 12.000 véhicules par an a été revu à la baisse et n'est aujourd'hui envisageable qu'à l'horizon 2014.

"Depuis le lancement de la production en septembre dernier un millier de véhicules sont sortis de l'usine et nous sommes aujourd'hui à une moyenne de 50 ventes par mois", a dit Laurent Buffeteau à Reuters. "On avait voulu une montée en puissance en 12 à 15 mois mais maintenant on est dans la vraie vie, dans une période de crise économique qui touche l'automobile et ne facilite pas la pénétration de la voiture électrique."

ESPOIR À LONG TERME

Les deux actionnaires, l'Allemand Edwin Kohl qui détient 88% du capital et le Conseil régional de Poitou-Charentes (12%), ont dû mettre la main à la poche en apportant chacun 2,5 millions d'euros d'avance sur compte-courant.

Edwin Kohl, qui a déjà mis 50 millions d'euros de sa poche et s'est engagé à apporter un total de 80 millions, ne peut à lui seul assurer le développement de l'entreprise, et l'arrivée dans le capital de nouveaux partenaires est d'actualité.

Laurent Buffeteau confirme que le FSI (Fonds stratégique d'investissement), qui avait été sollicité avant la reprise par la Région Poitou-Charentes, est de nouveau en négociation. Des investisseurs internationaux ont également été approchés.

"Ils devront à mon avis se reconnaître dans notre projet basé sur le respect de la planète, tenir compte du fait qu'un tiers de nos effectifs est consacré à la recherche et au développement, et qu'il s'agit donc d'un investissement d'avenir sans retour à court terme", a précisé le directeur général.

Edwin Kohl avait été choisi par le tribunal de commerce de Niort (Deux-Sèvres) en juin 2010 pour reprendre le secteur véhicules électriques de Heuliez de préférence au fonds d'investissement d'origine malaisienne Delamore and Owl (D&O).

L'autre partie des activités d'Heuliez, la carrosserie et l'emboutissage, avait été confiée à BGI (Baelen Gaillard Industrie) qui a conservé le nom d'Heuliez.

Claude Canellas, édité par Yves Clarisse