Zurich (awp) - Le transformateur de produits laitiers Emmi a vu ses résultats reculer au premier semestre. Le groupe lucernois a légèrement revu à la baisse ses attentes au niveau des recettes annuelles, mais confirmé son objectif pour le bénéfice opérationnel en 2019, a-t-il annoncé mercredi.

Lors d'une conférence téléphonique, le directeur général Urs Riedener s'est montré confiant pour le deuxième semestre qui ne devrait pas connaître de ralentissement.

Durant la période sous revue, le chiffre d'affaires a cédé 0,7% sur un an à 1,66 milliard de francs suisses. La croissance organique s'est pour sa part inscrite à 1,6%, selon le communiqué. Les divisions Amériques et Suisse ont soutenu les résultats tandis que l'Europe a perdu du terrain.

Au niveau de la rentabilité, le bénéfice opérationnel (Ebit) a reculé de 1,6% à 93,5 millions. La marge correspondante a perdu 0,1 point de pourcentage pour s'établir à 5,6%, tandis que le bénéfice net a chuté de 43,5% à 72,9 millions. Cet indicateur avait été gonflé l'année dernière par la vente d'une participation.

Les résultats sont dans l'ensemble inférieurs au consensus AWP. Les analystes interrogés s'attendaient à des ventes de 1,69 milliard, un Ebit de 97,4 millions et un bénéfice net de 78,2 millions.

Pour l'ensemble de l'année, le transformateur de produits laitiers a confirmé son objectif pour le bénéfice opérationnel de 215 millions à 220 millions. Toutefois, Emmi a réduit légèrement ses prévisions de croissance du chiffre d'affaires à l'échelle du groupe entre 1,5% et 2,5%, contre 2% à 3% précédemment.

Hochdorf pas ciblé

La nouvelle directrice financière Ricarda Demarmels a pour sa part relevé qu'Emmi attendait encore le feu vert des autorités de la concurrence pour la récente acquisition annoncée au Brésil. Une réponse positive pourrait impacter positivement, à hauteur d'un à deux millions de francs suisses, le bénéfice opérationnel (Ebit) annuel.

Toujours au chapitre des acquisitions, la direction n'est toutefois pas intéressée par le rachat de son concurrent Hochdorf en difficulté. Sa forte dépendance à la Suisse et son manque de spécialisation ne correspondant pas à la stratégie poursuivie actuellement par le groupe lucernois.

Le recul de la marge Ebit a en particulier déçu, a fait remarquer la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L'analyste attribue cette contre-performance aux coûts plus élevés de la logistique, de l'énergie et des matériaux. Malgré les récentes acquisitions, Emmi laisse inchangé son objectif pour le bénéfice opérationnel, ce qui pourrait décevoir le marché, ajoute l'analyste.

La banque Vontobel a pour sa part souligné que l'évolution des devises pourrait également avoir un impact négatif en 2019 et 2020. L'établissement songe ainsi à raboter ses prévisions, tout en gardant la recommandation "conserver" du titre.

Baader Helvea, un peu plus optimiste, constate que malgré des résultats dans la fourchette inférieure des projections, on peut observer de la croissance dans certains secteurs. D'une manière générale, Emmi reste cependant "une entreprise bien positionnée avec une stratégie attrayante". Dans l'actuel environnement, le titre demeure un bon achat à long terme, conclut l'analyste, qui confirme sa recommandation d'achat.

Les investisseurs n'ont visiblement que peu goûté les nouvelles du jour. A la Bourse suisse, la nominative Emmi s'est écrémée de plus de 6,4% à 771 francs suisses, alors que le marché dans son ensemble (SPI) a cédé 0,30%.

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