ROME, 11 décembre (Reuters) - L'Italie a suspendu son projet de cession de participations dans deux entreprises publiques à la Cassa Depositi e Prestiti (CDP), l'équivalent de la Caisse des dépôts et consignations, en raison des réserves exprimées par les autorités européennes sur le transfert de ces actifs à une entité publique, ont rapporté des sources lundi.

Le mois dernier, le Trésor italien a lancé la procédure de vente d'actions de l'établissement de contrôle aérien Enav et du groupe énergétique Eni dans le cadre d'un programme de privatisation destiné à réduire la dette publique du pays qui est la plus élevée de la zone euro en proportion du produit intérieur brut (PIB).

Mais Eurostat, l'agence européenne de la statistique, a émis des doutes sur une telle opération, selon des sources gouvernementales italiennes, car la CDP est elle-même une société publique, bien que ses actifs ne soient pas considérés comme faisant partie des comptes publics.

Eurostat et le Trésor ont eu des échanges informels sur le sujet et la Banque d'Italie a rédigé un avis suggérant qu'Eurostat n'accepterait pas de sortir ces actifs du périmètre de la dette publique.

Plus inquiétant encore pour Rome, Eurostat pourrait décider de comptabiliser tous les engagements de la CDP dans le calcul de la dette italienne, qui représente déjà 131,6% du PIB.

Dans le cadre du plan de privatisation, le Trésor avait espéré pouvoir lever jusqu'à trois milliards d'euros en cédant 50,37% du capital d'Enav et la majeure partie de sa participation de 4,34% dans Eni.

Eurostat a déjà exprimé des réserves sur cette pratique consistant à céder des actifs de l'Etat à la CDP, détenue à 83% par le Trésor. (Giuseppe Fonte et Massimiliano Di Giorgio; Avec les contributions de Stefano Bernabei et Francesco Guarascio; Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Enav SpA, Eni