Depuis un an et l'annonce de sa nouvelle stratégie, notre Groupe fait son chemin vers le Net Zéro Carbone. Entre attentes des parties prenantes, des collaborateurs, évolutions du marché et transformation interne du Groupe, Julia Maris, Vice-Présidente RSE et Directrice générale de Rassembleurs d'Energies, dresse un premier bilan d'étape vers cet objectif.

Il y a un an, ENGIE annonçait son objectif d'être « Net Zéro Carbone » d'ici 2045. En quoi cette annonce constitue-t-elle un acte majeur pour le Groupe ?

Julia Maris : En effet, je crois important de rappeler à quel point cet objectif est ambitieux. Vouloir être « Net Zéro Carbone » d'ici 2045, cela signifie réduire à un niveau aussi proche de zéro que possible nos émissions de gaz à effet de serre dans toutes nos activités et ce sur l'ensemble des « scopes ».

Cela nous engage donc à nous mobiliser aussi bien sur nos émissions directes qu'indirectes. Concrètement, cela couvre aussi bien les émissions liées à la production d'énergie (électricité, chaud et froid) que celles liées aux ventes de gaz à nos clients finaux ou encore les émissions liées à notre chaine d'approvisionnement.
Cet objectif est d'autant plus ambitieux qu'il exige de réduire au maximum nos émissions et non de les compenser. En effet, notre engagement est de n'avoir recours à la compensation qu'en dernier recours et dans des proportions les plus faibles possibles pour les émissions résiduelles.

Sur ces ambitions, nous pouvons déjà être fiers du chemin parcouru. Nous avons, en effet, réduit de 30 % nos émissions de gaz à effet de serre depuis 2017. Nous avons par ailleurs défini des objectifs précis de réduction de nos émissions d'ici 2030. Ceci nous permet de nous engager sur une trajectoire compatible avec une limitation de la hausse des températures « bien en dessous des 2°C » par rapport aux niveaux préindustriels.

Où en sommes-nous aujourd'hui ? Qu'avons-nous entrepris pour mettre en place cette dynamique ?

J.M. : La mise en œuvre d'une stratégie de décarbonation ne peut se faire que de manière très opérationnelle. Elle ne peut et ne doit rester du ressort des fonctions « corporate ». L'opérationnalisation de la décarbonation passe par la mobilisation concrète de nos entités sur ces enjeux de décarbonation. De ce point de vue, la fin de l'année 2021 a marqué une étape clef pour le Groupe puisque nous avons inclus le pilotage du CO2 dans les processus financiers, commerciaux et opérationnels de l'entreprise. Ainsi, nous avons décliné nos prévisions pluriannuelles d'activités traditionnelles en niveau d'émissions, qui constituent désormais des budgets carbone annuels pour chacune de nos entités opérationnelles. Par ailleurs, les décisions d'investissement sont également évaluées à travers le prisme de leur impact sur nos trajectoires d'émissions et nos équipes de développeurs commerciaux disposent désormais tous d'une matrice pour évaluer les impacts RSE de leurs projets dès leur conception et en améliorer la performance notamment sur le plan environnemental.

Parce que de tels sujets sont majeurs pour le Groupe, ENGIE a également souhaité montrer son exemplarité en intégrant la performance RSE et notamment, les émissions de gaz à effet de serre dans certains éléments de rémunération variable de la Directrice Générale mais aussi dans le cadre des actions de performance des cadres dirigeants de l'entreprise.

Ainsi, les émissions de gaz à effets de serre sont désormais partie intégrante du pilotage de l'entreprise et notre gouvernance a été adaptée pour répondre aux ambitions climatiques du groupe.

Quels sont nos principaux leviers pour avancer ?

J.M. : Notre force principale, celle qui nous permet d'aller de l'avant concrètement, c'est le levier humain : l'engagement des équipes. Cela fait des années que le sujet de la transition énergétique irrigue notre culture d'entreprise mais nous avons franchi une nouvelle étape dans l'engagement de l'ensemble de l'entreprise avec cet objectif « Net Zéro Carbone » d'ici 2045. ENGIE a mis en place une Sustainability Academy pour engager et former les collaborateurs sur les sujets de transition énergétique qui rencontre d'ailleurs un grand succès.

Au-delà du facteur humain, le levier financier est également déterminant. Aujourd'hui, l'intégralité de notre budget de recherche est dédié à des solutions bas carbone. Nos investissements de croissance, 4,3 Mds€ en 2021, ont également orientés sur ces priorités. Ceci permet par exemple de donner corps à nos ambitions dans les renouvelables : nous visons 80 GW de capacités renouvelables en 2030 (contre 34,4 GW à fin 2021), c'est une accélération substantielle aussi vers notre objectif de 100 % de gaz renouvelable en 2045 grâce au biométhane, à l'hydrogène vert et aux techniques de capture du CO2.

À l'extérieur de l'entreprise, un faisceau positif se met également en place pour accélérer cette dynamique. Notre démarche répond en effet aux attentes de nos parties prenantes (clients, investisseurs, ONG…) et aux évolutions de la réglementation et de la création de normes internationale et européenne. Je pense notamment à la taxonomie européenne verte qui classe les activités économiques en fonction de leur impact sur l'environnement et permet de flécher les investissements vers des projets accélérateurs de la transition énergétique. Nous estimons que sur les trois prochaines années, environ 75 % de nos investissements de croissance seront éligibles à la taxonomie européenne.

Quels sont nos enjeux pour 2022 ?

J.M. : Pour la première fois, nous avons soumis une résolution « Say on Climate » au vote consultatif de nos actionnaires lors de notre Assemblée Générale du 21 avril 2022. En clair, nous les avons invités à voter sur la politique climatique du Groupe et nous engageons à solliciter un nouveau vote en cas de changement substantiel de cette politique. Et nos actionnaires ont approuvé notre politique Climat à 96,7 %. C'est une vraie fierté pour nous.

Dans un souci de transparence, nous avons également publié cet année notre premier rapport TCFD (Task Force on Climate-related Financial disclosure). Cette initiative, portée par des investisseurs, vise à clarifier la stratégie, la gouvernance, les objectifs et les risques de l'entreprise vis-à-vis du changement climatique. Ce rapport aura vocation à s'enrichir dès l'année prochaine et à être le document de référence sur ce sujet.

Par ailleurs, en interne, conformément à notre logique de transformation, nous adaptons notre organisation et nos outils : cela passe par la construction d'indicateurs de reporting transverses aux activités et aux pays dans lesquels nous opérons, notamment sur l'impact environnemental et sur la biodiversité. Cette approche concerne l'ensemble de nos entités et vise à donner plus de cohérence et de force à nos actions.

Quelle trajectoire déjà réalisée par ENGIE sur ces dernières années ?

Des émissions en baisse sur les trois scopes entre 2017 et 2021
Scope 1
Émissions directes : - 55 %
Scope 2
Émissions indirectes liées aux consommations énergétiques : - 47 %
Scope 3
Autres émissions indirectes : - 17 %

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Engie SA published this content on 04 May 2022 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 22 May 2022 09:05:02 UTC.