PARIS (Reuters) - Engie a annoncé jeudi une forte révision à la hausse de ses prévisions pour 2022 après avoir enregistré un bond de ses résultats au titre des neuf premiers mois de l'exercice, marqués par une envolée des prix de l'énergie sur fond de guerre en Ukraine.

L'énergéticien a précisé dans un communiqué qu'il tablait désormais pour l'exercice en cours sur un résultat net récurrent, part du groupe, compris entre 4,9 et 5,5 milliards d'euros, au lieu de 3,8 à 4,4 milliards précédemment.

Premier fournisseur de gaz en France, Engie a souligné avoir "réussi à gérer les perturbations importantes des flux de gaz provenant de Russie sans impact sur l'approvisionnement physique."

"Pour l'hiver 2022-2023, en combinant la longueur intrinsèque du portefeuille, l'optimisation de la flexibilité de ses contrats de gaz à long terme, les volumes additionnels provenant des nouveaux contrats ainsi que le gaz naturel liquéfié, Engie a réduit son exposition aux volumes de gaz achetés précédemment à Gazprom", a-t-il ajouté.

"Aujourd'hui, ce que nous recevons de la Russie est epsilonesque. Il y a encore un petit flux, mais (...) nous ne sommes plus dépendants du gaz russe", a déclaré son directeur financier, Pierre-François Riolacci, lors d'un échange téléphonique avec des journalistes.

Pour l'hiver 2023-2024, en ce qui concerne ses activités, le groupe reste confiant dans le fait que les volumes supplémentaires contractés par le biais de nouvelles sources d'approvisionnement - dont le gaz naturel liquéfié -, ainsi qu'une diminution de la demande, "contribueront à remplacer le besoin en gaz provenant de Russie et à atteindre les niveaux de stockage requis".

Engie a enregistré à fin septembre un résultat opérationnel courant (Ebit) de 7,3 milliards d'euros (+84,4%), un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) de 10,7 milliards (+47,7%) et un chiffre d'affaires de 69,3 milliards (+85,3%).

Pierre-François Riolacci a également indiqué que le projet européen de plafonnement des revenus issus de certains moyens de production d'électricité était désormais intégré pour "quelques centaines de millions" dans les prévisions du groupe pour 2022, ajoutant qu'il était trop tôt pour fournir une estimation du coût de cette mesure pour 2023 mais que les montants pourraient être "importants".

Evoquant son plan du recentrage géographique, Engie a indiqué qu'il n'opérerait plus que dans 31 pays, contre 70 pays en 2018, une fois signés tous les accords de sortie déjà engagés.

(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Sophie Louet)