PARIS (Reuters) - Engie a publié vendredi des résultats en net repli au titre des neuf premiers mois de 2020, particulièrement pénalisés par l'impact du coronavirus sur ses activités de services, mais s'est dit en mesure de compenser "en grande partie" l'effet des nouvelles restrictions mises en oeuvre pour freiner la pandémie.

Le fournisseur de gaz et d'électricité, également très actif dans la gestion des bâtiments et des équipements des entreprises et des collectivités locales, a aussi annoncé avoir achevé la première phase de la revue stratégique d'une partie de ses activités de services (les "solutions clients").

Après avoir cédé 29,9% de Suez à Veolia pour 3,4 milliards d'euros début octobre, soit la quasi totalité de sa participation, Engie envisage en outre désormais de vendre ses 40,4% au capital de GTT, spécialiste des systèmes de confinement à membrane pour le transport du gaz, "par le biais d'un processus de vente formel à un tiers (ou) par une vente sur les marchés".

Engie a enregistré à fin septembre un résultat opérationnel courant de 2,8 milliards d'euros (-27,9% en données brutes, -24,3% en organique), un Ebitda de 6,2 milliards (-13,0% en brut, -9,7% en organique) et un chiffre d'affaires de 39,6 milliards (-8,5% en brut, -8,1% en organique).

Le groupe, qui désigné l'ingénieure française Catherine MacGregor pour succéder à Isabelle Kocher à sa direction générale le 1er janvier 2021, "s'attend à ce que la résilience de ces activités compense en grande partie" l'impact des nouvelles restrictions mises en oeuvre pour lutter contre le coronavirus.

Répétant son intention de rétablir le paiement d'un dividende, il a également confirmé viser pour 2020 un résultat net récurrent part du groupe entre 1,7 et 1,9 milliard d'euros reposant sur une fourchette indicative d'Ebitda de 9,0 à 9,2 milliards et de résultat opérationnel courant (ROC) entre 4,2 et 4,4 milliards.

Concernant ses "solutions clients", le groupe indique que le périmètre préliminaire des activités qui seront conservées et de celles "dont l'actionnariat pourrait évoluer" a été défini et qu'il conservera celles centrées sur la production d'énergie à faible émission de CO2, les infrastructures et les services associés fournissant "des solutions sophistiquées, intégrées et à grande échelle, aux villes, communautés et industries".

SÉPARATION DES ACTIVITÉS ET "OPTIONS D'ACTIONNARIAT" EN VUE

Ces activités incluent les réseaux urbains de chaleur et de froid, la production d'énergie décentralisée, l'efficacité énergétique, la "ville intelligente", la "mobilité verte" et l'ingénierie, qui représentent environ 35.000 employés et, sur la base de 2019, entre 7 et 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires et entre 0,55 et 0,65 milliard de résultat opérationnel courant (ROC).

Les "solutions clients" pouvant être cédées comprennent des activités d'installations électriques, de chauffage, de ventilation et de climatisation ainsi que les services liés à l'information et la communication. Elles sont principalement situées en Europe et représentent environ 74.000 employés, ainsi que 12 et 13 milliards d'euros de chiffre d'affaires et entre 0,35 et 0,45 milliard de ROC.

Pour ces activités, Engie prévoit de créer une nouvelle entité qui sera centrée sur deux modèles - à savoir les projets de conception et construction et les services récurrents d'exploitation et maintenance - conformément à ce que le groupe avait annoncé aux syndicats en septembre, qui ont évoqué la piste d'une introduction en bourse ou d'une cession à un ou plusieurs repreneurs.

Après la finalisation de cette première phase, Engie prévoit notamment de préparer la séparation des activités et d'examiner ses "options d'actionnariat futur", la consultation des instances représentatives du personnel compétentes devant commencer au cours du premier trimestre 2021.

(Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault)