Le groupe maintient ses objectifs annuels : un résultat net attendu entre 4,4 et 5 milliards d’euros, et un EBIT hors nucléaire compris entre 8 et 9 milliards. Comme souvent, le premier trimestre a donné le ton chez Engie, avec un EBIT hors nucléaire à 3,7 milliards d’euros.
Par divisions :
- Supply & Energy Management réalise une belle performance, avec 1,29 milliard d’euros d’EBIT, soit 78% de plus que les prévisions de Jefferies. Le retail bénéficie d’un hiver plus froid et d’un effet calendaire favorable.
- Renewables & Flex Power déçoit : à 1,15 milliard d’euros, le résultat avant impôt reste 15% en dessous du consensus, pénalisé par la baisse des prix de l’électricité en Europe et une moindre production hydroélectrique.
- Infrastructures, segment clé, est en ligne avec les anticipations, avec un EBIT de 1,45 milliard.
- Le nucléaire surprend agréablement : 406 millions d’euros d’EBIT, soit 80% au-dessus des prévisions.
Aux États-Unis, la prudence domine.
Le management reste mesuré, malgré des résultats solides. Chez JPMorgan, on s'étonne que le groupe ne vise pas le haut de sa fourchette d’objectifs. Une révision à la hausse pourrait intervenir après un bon deuxième trimestre selon eux. Jefferies parle d’un “optimisme prudent”. Le directeur financier évoque un “effet de timing” positif qui devrait s’inverser d’ici la fin de l’année, et souligne la dépendance de certains projets aux équipements chinois.
Quelques raisons du positionnement attentiste d’Engie sur les mois à venir.
Nucléaire belge : prolongation de 10 ans.
Engie a prolongé l’exploitation de deux réacteurs en Belgique pour une décennie. Sa filiale Electrabel continuera d’exploiter cinq sites nucléaires dans le pays, qui couvrent un tiers de la consommation d’électricité belge.
Engie entre dans le marché des data centers.
Mardi, le groupe a signé un contrat, via une filiale pour fournir de l’électricité verte à un centre de données. Une première, saluée par Jefferies, qui y voit un signal très encourageant, même si ce type de contrat est courant aux États-Unis.
Un bilan solide
Engie maintient un ratio dette nette/EBITDA à 3, bien en dessous de son plafond de 4. Pour comparaison, l’allemand EON SA est à 4, et le britannique National Grid à 10,8. Ce ratio permet d’évaluer la capacité du groupe à rembourser sa dette en fonction de sa performance opérationnelle. Dans un monde sans dépenses opérationnelles, le groupe pourrait ainsi rembourser sa dette en 3 exercices comptables.
Un message clair aux investisseurs : confiance. Engie affiche transparence et contrôle, tout en se préparant aux défis à venir.