Paris (awp/afp) - Le groupe français Engie a renoncé à un contrat géant d'importation de gaz américain, qui était contesté par des défenseurs de l'environnement et l'Etat actionnaire, a-t-on appris mardi auprès de l'entreprise.

"Engie a décidé de ne pas donner suite aux discussions commerciales avec NextDecade sur ce projet de fourniture de gaz", a indiqué une porte-parole d'Engie, confirmant une information du Monde.

Ce contrat en discussion avec le groupe américain NextDecade était estimé à près de 7 milliards de dollars et portait sur du gaz naturel liquéfié (GNL) qui aurait transité via le terminal méthanier en projet Rio Grande LNG au Texas.

Il aurait été issu de gaz de schiste produit par fracturation hydraulique, un mode d'extraction très critiqué par les défenseurs de l'environnement et interdit en France.

L'Etat français, qui est actionnaire d'Engie à près de 24%, s'était aussi opposé à cet accord. "Ça ne correspondait pas à notre politique de transition écologique", a indiqué mardi une source gouvernementale.

"Le rejet par le gouvernement et Engie de ce contrat est une nouvelle reconnaissance explicite des ravages climatiques, environnementaux et sociaux du gaz de schiste", a commenté Lorette Philippot, chargée de campagne aux Amis de la Terre France, dans un communiqué.

L'ONG appelle aussi la banque française Société Générale "encore conseiller financier pour le développement de Rio Grande LNG, à se retirer définitivement du projet et à arrêter tout soutien à l'industrie du schiste".

Des parlementaires américains avaient écrit lundi au président français, Emmanuel Macron, afin que le gouvernement renonce à faire pression sur Engie dans ce dossier. Les membres du Congrès avançaient que le LNG américain émettait moins de gaz à effet de serre que le gaz russe et algérien importé par la France.

afp/rp