PARIS (Reuters) - Engie a renoncé à la signature d'un important contrat gazier aux Etats-Unis que le ministère de l'Economie lui avait demandé de réexaminer en raison de préoccupations liées à l'environnement, a-t-on appris mardi auprès du groupe.

"Engie a décidé de ne pas donner suite aux discussions commerciales avec NextDecade sur ce projet de fourniture de gaz", a dit une porte-parole d'Engie sans autre commentaire, confirmant des informations rapportées par le journal Le Monde.

Le contrat concerné, évalué à sept milliards de dollars (5,9 milliards d'euros), portait sur l'importation de gaz de schiste par l'entreprise américaine NextDecade via un terminal au Texas dans le cadre d'un projet baptisé Rio Grande LNG.

Le projet suscitait l'opposition de groupes de défense de l'environnement dans le contexte d'une préoccupation de plus en plus forte suscitée par les fuites de méthane sur les installations pétrolières et gazières, notamment aux Etats-Unis, et leur impact sur le changement climatique.

L'organisation non-gouvernementale Les Amis de la Terre avait ainsi appelé Engie et l'Etat français, son premier actionnaire, à "enterrer définitivement et de toute urgence" le projet de contrat avec NextDecade, jugé "en totale incohérence avec les ambitions climat affichées par la France".

Selon Politico et la lettre d'information "La Lettre A", l'Etat, qui possède 23,6% du capital et 33,96% des droits de vote d'Engie, était intervenu dans le dossier à l'occasion d'un conseil d'administration le 30 septembre.

Cette intervention de l'Etat a été confirmée à Reuters de source proche du dossier fin octobre. Ce projet "ne correspond pas à notre projet environnemental ni à notre vision environnementale", a dit cette source.

Aux Etats-Unis, le sénateur républicain du Dakota du Nord Kevin Cramer a envoyé une lettre à Emmanuel Macron pour le mettre en garde contre une immixtion de l'Etat dans ce dossier risquant selon lui de nuire aux relations commerciales entre Paris et Washington.

(Gwénaëlle Barzic, Marc Angrand, édité par Jean-Stéphane Brosse)