Le nouveau gouvernement belge envisage de doubler sa capacité d'énergie nucléaire de 4 gigawatts à 8 GW en construisant de nouveaux réacteurs, a déclaré le ministre de l'énergie Mathieu Bihet, cité par le quotidien financier Tijd mardi.

POURQUOI C'EST IMPORTANT

Le nouvel accord de coalition gouvernementale stipule que la coalition vise à intégrer 4 GW d'énergie nucléaire dans le bouquet énergétique belge. Cet objectif pourrait être atteint en maintenant les réacteurs existants ouverts plus longtemps ou en construisant de nouvelles centrales nucléaires. La construction d'une nouvelle capacité nucléaire de 4 GW constituerait un changement majeur de politique, nécessitant des investissements de plusieurs milliards d'euros dans des projets qui pourraient s'étaler sur plusieurs décennies.

CITATION CLÉ

"Il s'agit de 4 gigawatts plus 4 gigawatts", a déclaré M. Bihet, ajoutant que le gouvernement souhaite à la fois prolonger la durée de vie des réacteurs existants et en construire de nouveaux. Il n'a pas précisé l'emplacement et le temps utile des nouveaux réacteurs.

M. Bihet a déclaré que la construction de nouveaux petits réacteurs modulaires ne suffirait pas à elle seule à fournir une capacité suffisante. "Nous devons encore évaluer quelle technologie nous utiliserons. Mais il est clair qu'il n'y aura pas que des SMR. Les petits réacteurs ne suffiront pas", a-t-il déclaré.

CONTEXTE

En décembre 2023, la Belgique et le groupe énergétique français Engie ont conclu un accord pour prolonger la durée de vie de deux réacteurs nucléaires, Doel 4 et Tihange 3, qui représentent 35 % de la capacité d'énergie nucléaire du pays.

Toutefois, cet accord a déclenché une enquête de l'UE sur la concurrence en raison d'infractions potentielles aux règles de l'Union.

LES CHIFFRES

La Belgique exploite actuellement cinq réacteurs nucléaires, trois à Doel et deux à Tihange, d'une capacité totale d'environ 4 GW.

QU'EST-CE QUE LA PROCHAINE ?

Engie a déclaré qu'elle ne souhaitait pas construire de nouveaux réacteurs, mais M. Bihet a indiqué qu'il s'entretiendrait avec l'entreprise française. Il a également laissé entendre qu'il pourrait s'entretenir avec l'opérateur public français EDF, qui détient une participation minoritaire dans les réacteurs de Tihange.