Si le plan de transformation d'Engie vers les énergies renouvelables et les services a provoqué quelques grincements de dents en France, ce n'est rien par rapport à la spectaculaire opération capitalistique annoncée ce week-end en Allemagne. Un échange d'actifs entre les deux principaux électriciens du pays, E.ON et RWE, qui aboutit à spécialiser le premier dans les services et les réseaux et le second dans la production d'électricité, qu'elle soit à base de ­charbon, de gaz ou de renouvelable.

En Bourse, les investisseurs apprécient ce big-bang. RWE bondit de 8,5% à 19,53 euros tandis que E.ON grimpe de 3% à 8,7 euros.

Dans une note publiée ce matin, Oddo BHF a relevé sa recommandation sur E.ON de Neutre à Achat et revu à la hausse son objectif de cours de 9,50 à 10 euros.

Le broker estime que les services et les réseaux, nouveau cœur business du géant allemand offrent des opportunités de croissance attractives.

L'agence de notation Scope va plus loin. Selon elle, cette opération qui transforme le secteur allemand des utilities, devrait rassurer les investisseurs et les créanciers avec la création de deux sociétés aux structures moins complexes et plus résistantes à l'appétit des prédateurs étrangers.

La transaction, si elle aboutit, devrait conduire au démantèlement d'Innogy, jusqu'à présent filiale de RWE spécialisée dans les réseaux et les énergies renouvelables et dont la capitalisation boursière s'élevait vendredi dernier à 19 milliards d'euros.

A la Bourse de Paris, EDF progresse de 1,75% à 11,04 euros, certains estimant que cette opération pourrait donner des idées au gouvernement français, détenteur de 83,5% du capital de l’électricien public de séparer ses activités de production nucléaire. Comme E.ON et RWE, EDF a subi de plein fouet la volonté politique de nombreuses nations de tourner le dos au nucléaire au profit des énergies vertes après la catastrophe de Fukushima.

Valeurs citées dans l'article : Engie, Electricité de France, RWE