Veolia communiquera au plus tard mercredi à Engie sa nouvelle offre sur l'essentiel de sa participation dans Suez, améliorée via une hausse du prix et des clarifications écrites sur l'emploi, a déclaré le PDG du numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets au JDD.

"Nous augmentons le prix. Nous apportons des clarifications écrites sur la garantie des emplois et des avantages sociaux pour les salariés qui nous rejoindront et pour ceux qui resteront dans l'activité Eau France de Suez, qui sera reprise par Meridiam", a dit Antoine Frérot dans une interview au Journal du dimanche. "Et nous nous engageons à ce que les équipes de management de Suez soient mixées équitablement avec celles de Veolia."

Veolia a annoncé vendredi qu'il allait relever son offre de rachat et qu'il maintenait son projet de prise de contrôle de l'ensemble du groupe Suez malgré le refus catégorique de ce dernier et les obstacles mis en place pour faire échouer l'opération.

Il proposait initialement d'acquérir 29,9% du capital de Suez détenus par Engie à un prix fixé 15,50 euros par action, avant une offre sur le reste du capital de son concurrent.

Alors qu'une réunion à Bercy devait avoir lieu samedi avec les acteurs du dossier, le ministère a indiqué que des discussions avaient eu lieu à la place de la rencontre envisagée.

L'Etat, principal actionnaire d'Engie, souhaite apaiser les relations entre Veolia et Suez et éviter toute "précipitation" sur ce dossier, a-t-on déclaré dans l'entourage de Bruno Le Maire.

"Nous n'avons pas besoin d'une prolongation, mais d'une décision", a répondu Antoine Frérot dans le JDD, expliquant ne pas avoir souhaité se rendre à la réunion de Bercy car elle aurait été "une négociation sur la prolongation des délais".

Suez a par ailleurs confié à une fondation de droit néerlandais la mission de préserver l'intégrité de son activité Eau France pour les quatre années à venir afin de la rendre "inaliénable", une décision qui a pour effet de compliquer le projet de Veolia.

"Depuis, nos juristes ont bien travaillé et trouvé la manière de contourner cet obstacle", a dit Antoine Frérot. "Je ne peux pas vous (...) révéler (comment), mais ce type de manoeuvres prouve bien qu'il est temps qu'Engie prenne une décision."

(Gilles Guillaume)