Les syndicats de Suez appellent à une nouvelle journée de mobilisation des salariés contre le projet de rachat du groupe par Veolia, programmée mardi 22 septembre, en réitérant leur crainte que l'opération n'aboutisse à un démantèlement de l'entreprise.

L'intersyndicale de Suez a aussi fait savoir dans un communiqué que ses représentants avaient été reçus ces derniers jours par des parlementaires - Rachid Temal (sénateur PS), François de Rugy (député LREM), Mathilde Panot (députée France Insoumise) et Sophie Taillé-Polian (sénatrice Génération.s) -, qui "ont exprimé leur volonté d'être vigilants sur les conséquences sociales" de l'offre de Veolia.

Toujours selon les syndicats, qui jugent le projet de Veolia porteur de risques pour l'emploi en dépit des promesses du groupe, les élus "se sont également déclarés attentifs au maintien de la concurrence sur des marchés aussi sensibles pour les Français que l'eau et les déchets".

La journée de mobilisation prévue mardi interviendra après un précédent débrayage des salariés de Suez, le 8 septembre, et à la veille d'une audition des dirigeants du groupe et de ceux de Veolia à l'Assemblée nationale.

Veolia a proposé fin août de racheter l'essentiel de la participation d'Engie dans Suez (29,9% sur un total de 32%) pour 15,50 euros par action, soit un montant de 2,9 milliards d'euros, avant de lancer une offre sur le reste du capital de son concurrent afin de créer un champion français du traitement de l'eau et des déchets.

Le conseil d'administration d'Engie a mandaté jeudi son président Jean-Pierre Clamadieu pour obtenir de Veolia une offre de rachat améliorée tandis que Suez, qui s'oppose au projet de son rival, n'a de son côté pas été en mesure de proposer une alternative pour le moment.

"Nous ne pouvons pas laisser les actionnaires de deux ou trois entreprises décider, en deux ou trois semaines, de l'avenir de ces secteurs cruciaux pour les Français", fait de son côté valoir l'intersyndicale de Suez.

(Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault)