Enregistrée le 15 juin au salon Viva Technology, le deuxième Trends Shaker Live - l'émission imaginée par ENGIE et So good - s'intéresse à une tendance devenue massive chez les jeunes : l'entrepreneuriat. Retour sur les temps forts d'un épisode de 60 minutes riche en échanges.

Trends Shaker Live

Écouter l'épisode 2
Changer le monde

Selon Bpifrance1, le nombre d'entreprises créées en France par les moins de 30 ans a doublé entre 2009 et 2020. Aujourd'hui, plus d'un jeune sur deux se projette dans la création d'entreprise selon une enquête menée par OpinionWay2 pour France Active. Toujours selon cette enquête, 65 % des jeunes veulent créer une entreprise pour changer le monde. L'entrepreneuriat est donc devenu une vraie tendance chez les jeunes. « C'est toute une génération qui veut s'engager » nous dit Alain Asquin, coordinateur national pour l'entrepreneuriat étudiant qui remarque que l'engagement sociétal est désormais le point de départ de la création d'une entreprise. « Il y a une quinzaine d'années, on pensait une offre et ensuite on faisait en sorte qu'elle soit convenable au sens de l'environnement ou au sens sociétal. Aujourd'hui, c'est parce qu'on veut défendre des valeurs qu'on crée une offre », explique-t-il. Portés par l'envie d'avoir un impact positif sur la société et donc confrontés à des défis complexes, ces jeunes ont besoin d'être formés, mais aussi soutenus dans la création de leur entreprise.

Se former pour relever le défi

« Il faut vraiment se rendre compte du défi immense que relèvent ces jeunes. On trouve leurs projets sympathiques, hyper intéressants mais leurs défis sont particulièrement complexes à relever. Ce qui veut dire que l'écosystème qui les entoure doit être extrêmement bienveillant et doit faciliter l'amorçage de leur activité », affirme Alain Asquin. Ainsi le réseau Pépite France aide les étudiants à construire et développer leur projet entrepreneurial dans le cadre de leur cursus, tout en leur permettant de développer leurs compétences. Mais d'autres structures existent. « Il faut encourager les gens à sonder des organismes comme Les Déterminés qui donnent aux jeunes toutes les clés pour créer une entreprise, et pour que celle-ci soit pérenne », poursuit Perle Perriet, fondatrice de She Can Code, une start-up qui organise des ateliers d'apprentissage du code informatique pour les adolescentes de 13 à 18 ans. Conscientes du besoin de formation, les grandes écoles ont, elles aussi, adapté leurs programmes d'enseignement. Ainsi à l'école des Mines Paris, « l'entreprenariat n'est plus une option pour quelques dizaines d'élèves, cela fait maintenant partie du cursus », indique Valérie Archambault, directrice adjointe de la recherche en charge des partenariats industriels. « Cette évolution répond à une attente des élèves mais aussi des entreprises qui nous demandent de former des ingénieurs entrepreneurs » explique-t-elle.

Plus d'hommes que de femmes

Malgré les formations et les dispositifs mis en place pour aider les jeunes à créer leur entreprise, « il y a encore trop peu de femmes dans l'entrepreneuriat » remarque Valérie Archambault. Plus nombreuses parmi les jeunes diplômés, les femmes sont minoritaires parmi les jeunes entrepreneurs (on compte 60 % d'hommes et 40 % de femmes). Même si cet écart a tendance à s'atténuer et que les femmes sont de plus en plus nombreuses à créer leur entreprise, certains freins demeurent, remarque Alain Asquin. « Tant que leur idée n'est pas structurée, elles ne se lancent pas alors que les garçons se disent on va avancer et on verra bien. Il faut donc travailler sur ce rapport au risque et enlever cette pression de la réussite », recommande-t-il.

Pour recruter ces jeunes talents, les entreprises doivent s'adapter

Aujourd'hui, les étudiants des grandes écoles ne rêvent plus de devenir un grand patron du CAC 40. En quête de sens, ils ne veulent plus sacrifier leur vie personnelle et professionnelle à un métier sans impact positif. Ils ont soif d'engagement et contrairement aux générations précédentes, ils n'ont pas de scrupules à quitter un emploi qui ne les satisfait pas. « Leur attachement à l'entreprise est parfois moins fort que leur attachement à un projet », remarque Alain Asquin. Le défi est donc de taille pour les entreprises qui veulent attirer - mais aussi garder - ces jeunes talents en quête de sens. « Le sens est primordial si on veut recruter des talents. Lorsqu'on est un grand groupe, il faut travailler sur sa raison d'être, sur un objectif commun qui profite à tous. C'est en étant engagés sur le bas carbone, sur la transition énergétique, et en étant fournisseur de solutions au développement durable pour des industriels, des collectivités et des particuliers qu'une entreprise comme ENGIE peut recruter des talents » explique Stéphane Quéré, directeur des écosystèmes au sein d'ENGIE Recherche & Innovation.

Start-ups et entreprises, deux mondes pas si cloisonnés

Avec la vague des start-ups, l'entreprise s'est transformée. « Les frontières sont devenues beaucoup plus perméables. Quand vous êtes dans une grande entreprise, maintenant vous travaillez avec des start-ups », dit Valérie Archambault. « On travaille en effet de plus en plus en écosystème, en partenariat », confirme Stéphane Quéré. « Je ne sais pas vous dire avec combien de start-up nous travaillons chez ENGIE parce qu'il y en a énormément et que c'est devenu un réflexe », poursuit-il. Cette proximité a modifié les méthodologies de travail des entreprises. Ainsi, chez ENGIE, « il y a des programmes d'intrapreneuriat qui permettent aux salariés de développer des projets à la façon des start-ups », indique Stéphane Quéré. « On peut donc être entrepreneur dans une entreprise », conclut-t-il.

Alors… l'entrepreneuriat est-il le nouveau graal pour les jeunes ?

Pour Alain Asquin, la vague de l'entrepreneuriat chez les jeunes n'est pas éphémère. « C'est assez structurel, assez profond donc ce n'est pas un nouveau Graal mais c'est une quête pour les jeunes générations », dit-il. Perle Perriet acquiesce : « C'est vraiment une quête personnelle, une démarche qui peut aider beaucoup de jeunes à découvrir qui ils sont et à développer des projets ». Stéphane Quéré conclut : « Quel que soit le parcours, ces jeunes n'auront pas perdu leur temps ! ».

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3 questions à Stéphane Quéré, directeur des écosystèmes et expertises au sein d'ENGIE Recherche & Innovation


Vous travaillez au sein de la direction de la Recherche et de l'Innovation. Comment ces deux mondes se rencontrent et collaborent au sein d'ENGIE ?
Ces deux mondes, si deux mondes il y a, fonctionnent très bien ensemble chez ENGIE. Nos centres de recherche réunissent des experts extrêmement pointus qui collaborent avec des start-ups, que ce soit pour tester les technologies développées qui sont prêtes à être mises sur le marché ou pour répondre à un besoin technique d'une entité opérationnelle. Nos quatre principaux laboratoires de recherche - qui sont situés à Paris, à Lyon, en Belgique et à Singapour - sont très ouverts aux start-ups et à divers partenaires.

Vous êtes directeur des écosystèmes et expertises chez ENGIE, pouvez-vous expliquer quelles sont vos missions ?
Nous avons plusieurs missions. En interne, nous sommes promoteurs et animateurs de la culture de l'innovation dans le groupe. Cela se traduit notamment par Les Trophées de l'Innovation qui permettent à tout collaborateur de proposer un projet innovant, qui peut être ensuite développé via notre programme d'incubation. Cette année, nous en avons eu plus de 400 projets portés par près de 2 000 personnes. Nous encourageons également la collaboration entre start-ups et salariés du groupe grâce à des partenariats avec des incubateurs et des programmes européens. Nous faisons aussi des appels à projets à la demande d'une entité opérationnelle pour aller chercher la start-up qui peut répondre à un besoin technique particulier. C'est d'ailleurs grâce à cette proximité entre les start-ups et les salariés du groupe que nous renforçons la culture de l'innovation. Nous avons également un rôle de promotion de toutes les initiatives innovantes via notamment la collaboration avec les start-ups, qu'il s'agisse des start-ups qui font l'objet d'une collaboration commerciale ou des start-ups dans lesquelles nous investissons. C'est ce qui fait que les start-ups viennent nous voir pour développer leurs technologies avec nous. Enfin, nous avons un rôle d'expertise sur les talents. À l'heure où la transition énergétique est devenue le « hot topic » de la plupart des entreprises et d'un bon nombre de start-ups, nous avons pour mission d'identifier les talents qui travaillent sur ce sujet, de les attirer dans notre écosystème et de les conserver.

Agir en écosystème pour innover et se développer est-il devenu indispensable ?
Oui, parce que la créativité n'est pas un exercice solitaire. C'est en échangeant avec les autres qu'on arrive à avoir des idées et à les enrichir. Et ce qui compte, c'est d'échanger avec des gens qui sont différents, c'est comme ça qu'on avance.

Avez-vous écouté le premier Trends Shaker Live consacré à la biodiversité ?
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1https://presse.bpifrance.fr/indice-entrepreneurial-2021-la-france-un-terreau-fertile-pour-lentrepreneuriat-qui-resiste-a-la-crise/
2https://www.franceactive.org/communiques/1-jeune-sur-2-souhaite-se-lancer-dans-lentrepreneuriat-et-pour-beaucoup-dans-un-projet-dentreprise-engagee/

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Engie SA published this content on 04 July 2022 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 04 July 2022 11:02:01 UTC.