Son chiffre d'affaires double en dix ans, de €109 a €214 millions, soit un taux de croissance annualisé de 7%. En parallèle, l'expansion de marges est remarquable et le résultat net — au demeurant bien réconciliable avec les cash-flows — passe de €14 à €49 millions sur la période.

La gestion du groupe est à l'image de son discret fondateur et président, Thierry Chapusot, qui contrôle les deux-tiers du capital : prudente, efficace et rationnelle. Equasens se développe avec méthode, évitant le genre toutes voiles au vent, qui certes ne manque pas d'allure mais se fait nécessairement au risque de démâter. 

En témoigne la croissance autofinancée et le pic d'endettement — ayant servi au groupe à financer une série d'acquisitions pour diversifier son offre — rapidement repayé. Ces investissements n'ont d'ailleurs pas empêché la distribution de dividendes réguliers et en croissance. 

Le segment d'activités historique Pharmagest, construit autour du logiciel de gestion d'officine id., contribue toujours à hauteur des trois-quarts du chiffre d'affaires et des deux-tiers du résultat opérationnel. Il reste donc le coeur du réacteur.

Le groupe entend capitaliser sur cette ressource pour s'attaquer à de nouveaux verticaux — praticiens libéraux, hôpitaux, EHPADs et maisons de santé — en France et à l'étranger, avec on le note un départ encourageant sur le marché italien. 

Equasens publiait vendredi dernier ses résultats annuels. Avec une capitalisation boursière retraitée du cash en excès de €1.1 milliard, un chiffre d'affaires de €250 millions et un résultat net de €49 millions, le groupe est présentement valorisé à x4 ses ventes et x22 ses profits.

Dans la fourchette basse de sa moyenne à cinq ans, ce multiple de valorisation reste tout à fait raisonnable. Sous réserve que la stratégie d'expansion à travers de nouveaux verticaux fonctionne, chaque repli pourrait ainsi représenter une très bonne opportunité d'achat.