OSLO, Norvège, 28 avril (Reuters) - La Norvège prévoit de nationaliser la majeure partie de son réseau de gazoducs lorsque les nombreuses concessions existantes expireront en 2028, a déclaré vendredi le ministère du Pétrole et de l'Énergie, afin de renforcer le contrôle sur les infrastructures clés.

Avec la baisse des flux russes, le pays scandinave est devenu le plus grand fournisseur de gaz d'Europe, qu'elle fournit via un réseau de gazoducs qui s'étend sur quelque 9.000 kilomètres.

Le ministère a déclaré vendredi qu'une lettre serait envoyée aux détenteurs de licences pour signaler "que l'État a l'intention d'utiliser le droit de rapatriement à la fin de la période de licence".

"L'État souhaite que les parties centrales du système de transport de gaz norvégien lui appartiennent entièrement", a-t-il déclaré, sans donner de raisons.

L'État norvégien joue un rôle actif dans son industrie et est le principal actionnaire de la plus grande banque du pays, DNB, de l'opérateur de télécommunications Telenor , et de la compagnie pétrolière Equinor, entre autres.

Le réseau de gazoducs appartient à Gassled, une coentreprise créée en 2003 par les compagnies pétrolières qui produisaient du gaz au large de la Norvège à l'époque.

L'un des responsables de la coentreprise a indiqué à Reuters qu'il était "surpris" par cette décision.

"La politique pétrolière norvégienne est fondée sur la propriété combinée de sociétés privées et de l'État et a bien fonctionné", a déclaré Kurt Georgsen, PDG de Silex Gas, société gazière détenue à 100% par l'assureur allemand Allianz .

"Nous travaillerons avec le gouvernement pour trouver une bonne solution pour le transfert de propriété", a-t-il ajouté.

L'État norvégien détient déjà 46,7% des parts de Gassled via l'entreprise publique Petoro et Equinor en détient 5%.

Dans certains cas, le gouvernement pourrait être amené à dédommager les autres actionnaires, a indiqué le ministère sans fournir plus de détails. (Reportage de Gwladys Fouche et Nerijus Adomaitis, version française Victor Goury-Laffont, édité par Kate Entringer)