Paris (awp/afp) - Le groupe minier français Eramet a subi sur les premiers six mois de l'année sa première perte nette semestrielle depuis 2020, à -41 millions d'euros, en raison notamment de pertes liées à sa filiale en Nouvelle-Calédonie et de la baisse des prix des minerais sur les marchés.

Le groupe s'est toutefois dit jeudi confiant pour l'année, annonçant une performance "nettement supérieure" au second semestre grâce à une remontée des prix, et a même nettement relevé son objectif de résultat brut d'exploitation, désormais attendu entre 1,2 et 1,3 milliard d'euros en 2024.

Les chiffres des six premiers mois témoignent d'un début d'année difficile. "Ce premier semestre s'inscrit dans un contexte de prix toujours dégradé", surtout pour le nickel mais également pour le minerai de manganèse, a remarqué Nicolas Carré, directeur financier.

"L'effet prix" pèse à hauteur de 310 millions d'euros sur le résultat brut d'exploitation (Ebitda ajusté, incluant certaines filiales), qui chute de 27% sur un an, à 247 millions d'euros.

Il plombe aussi le chiffre d'affaires, qui ressort à 1,5 milliard d'euros, soit 9% de moins qu'au premier semestre 2023.

En outre, la filiale Société Le Nickel (SLN), qui exploite les mines en Nouvelle-Calédonie, "a connu un premier semestre vraiment très difficile, aggravé par les émeutes qui ont démarré le 13 mai dernier en Nouvelle-Calédonie", selon M. Carré. L'exploitation des mines était impossible "sur une majeure partie" du deuxième trimestre.

Mais les pertes de la SLN, de 72 millions d'euros net au premier semestre, "apparaissent toujours dans notre compte de résultat, mais la sortie de cash et la dette qui en découlent sont entièrement financés par l'État" et ne pèsent donc plus sur le bilan d'Eramet selon un accord scellé en avril.

Pour justifier son optimisme, Eramet souligne la "bonne performance opérationnelle" des six premiers mois, avec une hausse des volumes de minerai produits et la hausse attendue des prix sur les marchés mondiaux.

Par ailleurs, le second semestre est traditionnellement meilleur pour le groupe en raison de la météo, surtout au troisième trimestre, a souligné le directeur financier.

afp/rp