Paris (awp/afp) - Le groupe métallurgique et minier Eramet a annoncé mercredi une perte nette de 623 millions d'euros au premier semestre, pénalisé par une charge exceptionnelle liée au Covid-19, une baisse du prix des matières premières et la crise dans le secteur aéronautique.

La perte nette au premier semestre 2019 s'élevait à 37 millions d'euros, a précisé le groupe dans un communiqué.

Ce résultat reflète la comptabilisation d'une charge non récurrente principalement liée à la crise d'un montant de 459 millions d'euros.

Dans le détail de cette charge, 197 millions d'euros sont liés à la dépréciation d'actifs de sa filiale Aubert et Duval, spécialisée dans les aciers et les alliages de haute performance, "qui est la conséquence logique" de la crise du secteur aéronautique et 142 millions d'euros à la mise sous cocon du projet d'usine de production de lithium en Argentine, a détaillé lors d'une conférence téléphonique Thomas Devedjian, directeur général adjoint chargé des finances et du numérique.

Le chiffre d'affaire a pour sa part reculé de 7%, à 1,69 milliard d'euros et ce, malgré une hausse de la production de manganèse au Gabon (+31%) et de nickel en Nouvelle-Calédonie (+12%).

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a dégringolé de 61%, à 120 millions d'euros.

"Notre premier semestre a été contrasté. Nos activités minières ont très bien résisté et réalisé une excellente performance opérationnelle. Pour autant la crise a eu un fort impact (...) sur les prix de vente des minerais, ce qui pèse sur nos finances", a résumé Christel Bories, PDG du groupe.

Le groupe va accélérer la revue de son portefeuille d'actifs. Une revue stratégique de la filiale Aubert et Duval "est en cours et toutes les options sont considérées, y compris celle d'une cession éventuelle", a indiqué la PDG d'Eramet.

Au chapitre des perspectives, le groupe "maintient la suspension de la guidance d'Ebitda pour l'année 2020" compte tenu du contexte "d'incertitude".

afp/rp