PARIS (Reuters) - La plupart des Bourses européennes ont terminé en légère baisse mardi, l'évolution de la pandémie et le climat politique aux Etats-Unis incitant à la prudence malgré l'attente d'une relance budgétaire massive de la part de la future administration de Joe Biden.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,2% à 5.650,97 points. Le Footsie britannique a cédé 0,65%, pénalisé par le renchérissement de la livre sterling, et le Dax allemand a abandonné 0,08%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,23%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,04% et le Stoxx 600 de 0,05%.

La situation sanitaire reste critique un peu partout dans le monde, faisant craindre un ralentissement d'une reprise économique déjà fragile.

En Allemagne, Angela Merkel s'attend à ce que le confinement en vigueur en Allemagne soit maintenu jusqu'à début avril, a rapporté mardi le quotidien Bild.

Le gouverneur de la Banque d'Angleterre s'est dit inquiet pour l'économie britannique et en France, Bruno Le Maire a estimé que la prévision d'une croissance de 6% cette année relevait du "défi".

"Les investisseurs sont certainement plus prudents quant à l'impact à court terme des nouveaux confinements mais le marché est mieux préparé pour y faire face que lors du premier confinement", a souligné Michael Baker, analyste chez ETX Capital.

Au-delà des inquiétudes sanitaires et économiques, les procédures lancées par les démocrates contre Donald Trump après l'assaut lancé par ses partisans contre le Capitole ont également affecté la tendance.

VALEURS

En Bourse, le secteur des services aux collectivités a accusé la plus forte baisse du jour (-1,49%) et, à l'inverse, celui de l'automobile la plus forte hausse (+1,73%).

Renault a gagné 1,74% après avoir annoncé viser la rentabilité en augmentant ses ventes les plus profitables après une année noire en 2020 pour ses résultats commerciaux à cause du coronavirus.

Eramet a cédé 8,37% après avoir déclaré que la situation de sa filiale calédonienne SLN était critique en ce début d'année dans "un contexte sociétal très perturbé" en dépit des avancées du plan de sauvetage.

A WALL STREET

A Wall Street, le Dow Jones et le S&P-500 étaient stables au moment de la clôture européenne tandis que le Nasdaq gagnait environ 0,4%.

General Motors grimpait de 4,21% après avoir annoncé le lancement de véhicules de livraisons électriques sous la nouvelle marque BrightDrop dont FedEx sera le premier client.

TAUX

La perspective d'un creusement des déficits budgétaire et commercial aux Etats-Unis dans les mois à venir continue de favoriser la remontée des rendements des bons du Trésor: celui des titres à dix ans monte pour la septième séance de suite et prend 4,5 points de base à plus de 1,18%.

Dans son sillage, le dix ans allemand, référence pour la zone euro, a atteint un plus haut de deux mois à -0,464%.

Les taux italiens ont affiché une hausse encore plus marquée par crainte d'une nouvelle crise politique en Italie en pleine pandémie.

Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, réunit son gouvernement ce mardi à 20h30 GMT pour tenter d'éviter la défection d'Italia Viva de sa coalition.

Le rendement des BTP italiens à dix ans a gagné près de neuf points à 0,63%.

CHANGES Séance calme du côté des changes où le dollar est stable contre un panier de devises internationales et où l'euro évolue autour de 1,216.

La livre sterling se distingue néanmoins avec un gain supérieur à 0,7% contre le billet vert et l'euro, soutenue par les déclarations d'Andrew Bailey, le gouverneur de la BoE, semblant écarter le recours aux taux négatifs, qui pourrait entre autres nuire aux banques.

PÉTROLE

Les cours pétroliers évoluent à des pics de près d'un an, la limitation de l'offre et les anticipations d'une baisse des stocks américains compensant les inquiétudes concernant la pandémie.

Le baril de Brent gagne 1,6% à 56,55 dollars et celui de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,47% à 53,02 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Laetitia Volga