Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 0,80% mardi, toujours encouragée par les publications du troisième trimestre des entreprises, qui ramènent l'indice à son plus haut niveau depuis la mi-août.

L'indice vedette CAC 40 a avancé de 53,64 points à 6.766,51 points, un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis le 18 août. La veille, il avait reculé de 0,31%.

Hésitante lors des premiers échanges, la cote Parisienne s'est raffermie au fur à et mesure de la journée.

Depuis deux semaines, les marchés "sont passés d'un narratif autour de la macro-économie, des politiques des banques centrales, de l'inflation à un narratif sur la micro-économie et les résultats des entreprises", décrypte Lionel Melka, responsable de l'équipe de gestion de Homa Capital.

Alors que la saison était attendue par certains analystes avec beaucoup de craintes sur les marges des entreprises, "les résultats sont globalement bons et meilleurs qu'attendu", évalue-t-il.

La tendance est notamment bonne pour "les entreprises orientées sur la demande", qui bénéficient des réserves accumulées par les ménages pendant la crise sanitaire et qui sont désormais utilisées.

A Paris, l'enseigne d'ameublement Maison du monde a été emblématique de ce mouvement: elle a bondi de plus de 20% notamment après la révision à la hausse de ses résultats en 2021.

A l'inverse, "les entreprises qui souffrent sont celles tournées vers l'offre, et plus sensibles aux problèmes d'approvisionnement", comme Michelin mardi.

La réunion de la Banque centrale européenne prévue jeudi ne devrait pas perturber la tendance, sauf annonce non-anticipée par les investisseurs.

Les yeux rivés sur l'envolée de la courbe de l'inflation, elle devrait conserver son cap expansif, jouant la prudence et l'attentisme. Les négociations pour l'après-PEPP, son programme d'urgence face à la crise Covid-19, ne sont pas attendues avant la prochaine réunion, en décembre.

"Le prochain grand événement macro-économique sera l'emploi américain, un juge de paix pour l'inflation", estime Lionel Melka. Mais le rapport mensuel du département américain du Travail ne sera publié que le vendredi 5 novembre.

Maisons du Monde s'envole

Le distributeur de meubles et d'objets de décoration a annoncé revoir à la hausse ses objectifs pour 2021. Il espère notamment une croissance "modérée à deux chiffres" au lieu d'une "croissance élevée à un chiffre".

Il a aussi annoncé le désengagement dans sa filiale américaine Modani. Ces deux éléments ont permis à l'action de s'envoler de 24,58% à 20,68 euros.

Orange se replie

Le géant français des télécoms a enregistré un chiffre d'affaires en léger recul au troisième trimestre, à 10,5 milliards d'euros, en raison des moindres cofinancements reçus des autres opérateurs sur son réseau fibre en France, principal marché du groupe. L'annonce a fait perdre 1,68% au titre Orange, à 9,44 euros.

Michelin freiné

Le groupe de pneumatiques Michelin (-0,89% à 132,90 euros) a annoncé maintenir ses prévisions annuelles malgré un troisième trimestre marqué par des problèmes logistiques et la hausse du coût des matières premières. Un autre équipementier automobile, Plastic Omnium, a aussi souffert (-0,86% à 23,04 euros).

En revanche, les investisseurs ont été plus convaincus par Faurecia (+1,51% à 42,97 euros) qui a maintenu ses prévisions pour la fin d'année 2021 malgré la crise dans les semi-conducteurs.

Eramet plonge

Le groupe minier français Eramet a plongé de 9,53% à 75,45 euros au lendemain de la publication de ses résultats. Le groupe a été rétrogradé par les analystes d'Oddo, qui doutent notamment de la durabilité de la forte hausse du prix de certaines matières premières, comme le nickel, selon l'agence financière Bloomberg.

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