Paris (awp/afp) - Le groupe minier français Eramet a relevé sa prévision de résultat d'exploitation (Ebitda) pour 2022 autour de 1,6 milliard d'euros, contre plus de 1,5 milliard d'euros envisagé jusqu'à présent, après des résultats semestriels record, portés par la demande et la hausse des prix.

"Notre Ebitda atteint près d'un milliard d'euros (982 millions d'euros, NDLR) sur le semestre, ce qui est un record dans l'histoire de notre groupe", a déclaré lors d'une conférence de presse le directeur financier du groupe Nicolas Carré.

En excluant la filiale de métallurgie aéronautique de pointe Aubert et Duval, ainsi qu'Erasteel et Sandouville, en cours de cession -présentation privilégiée par le groupe (norme IFRS5)-, le résultat net est multiplié par plus de 12 à 677 millions d'euros, contre 53 millions d'euros au premier semestre 2021.

Outre un environnement de prix particulièrement favorable, "notre production minière progresse de plus de 20% sur le premier semestre 2022", a souligné M. Carré.

Le groupe a produit plus de 10 millions de tonnes (Mt) de minerai de nickel en Indonésie et en Nouvelle-Calédonie, "en hausse de 26% par rapport au 1er semestre de l'année dernière", et +17% de minerai de manganèse au Gabon, à 3,6 Mt.

Eramet exploite des mines de nickel, l'un des métaux phare de la transition énergétique utilisé dans les batteries automobiles, en Nouvelle-Calédonie et en Indonésie; de manganèse dans la mine Comilog au Gabon; et des sables minéralisés au Sénégal, d'où sont tirés des pigments d'oxyde de titane, utilisés dans la chimie, ou du zircon, recherché pour les céramiques.

La hausse des prix de vente sur l'ensemble des produits, "contribue pour un montant total de 844 millions d'euros" aux bons résultats du groupe, dont le chiffre d'affaires a progressé de 79% à 2,63 milliards d'euros.

Ces hausses de prix ont toutefois "été en partie absorbées par de fortes hausses de coûts", selon M. Carré, qui a évoqué 147 millions d'euros d'impact pour l'énergie et les agents réducteurs de la production métallurgique et 54 millions d'euros pour le fret.

Le groupe est cependant beaucoup plus prudent pour le second semestre, compte tenu du "climat d'incertitude assez fort d'un point de vue macroéconomique": "l'ajustement des prix que nous avons déjà dû amorcer sur la fin du second trimestre, on s'attend à ce qu'il se poursuive, en particulier sur notre activité alliage de manganèse, alors que dans le même temps, les coûts élevés de l'énergie, des agents réducteurs et du fret devraient continuer de peser sur notre marge", a déclaré M. Carré.

Ces incertitudes sur les mois à venir ont conduit le groupe à revoir à la baisse son objectif d'investissement annuel à 500 millions d'euros.

Il confirme toutefois ses volumes de production, hormis pour le nickel néo-calédonien, en raison de problèmes d'alimentation électrique et de fortes intempéries.

afp/rp