PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini dans le rouge vendredi et Wall Street pourrait faire de même, le climat sur les marchés étant assombri par les inquiétudes sur l'impact économique de la pandémie comme par le blocage des discussions sur l'après-Brexit et sur de nouvelles mesures de relance aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture un repli de 0,76% à 5.507,55 points. Le Footsie britannique a perdu 0,8% et le Dax allemand a cédé 1,36%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,04%, le FTSEurofirst 300 de 0,77% et le Stoxx 600 de 0,77%.

A un peu moins de trois semaines de la fin de la période de transition qui a suivi la sortie formelle de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, le scénario d'un "no deal" semble désormais plus que probable, ont estimé vendredi le Premier ministre britannique et la présidente de la Commission européenne.

En cas d'une rupture sans accord, la banque d'investissement Morgan Stanley table sur une baisse de 6% à 10% de l'indice large Footsie 250 et d'une chute de 10% à 20% des actions des banques britanniques, la Banque d'Angleterre étant plus susceptible alors de faire basculer son taux directeur en territoire négatif.

La séance a également été plombée par l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur le plan de relance américain et par le revers subi par les laboratoires Sanofi et GSK dans le développement de leur vaccin contre le COVID-19: celui-ci ne sera pas disponible avant la dernier trimestre de l'année prochaine.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a reculé de 1% et le CAC 40 de 1,8%, la première séquence hebdomadaire négative après cinq semaines de hausse pour l'un comme pour l'autre.

VALEURS

L'ensemble des compartiments européens a fini en baisse, à commencer par celui des télécoms, qui a perdu 2,82%, plombé par Ericsson et Telecom Italia.

L'équipementier télécoms suédois a perdu 4,26% après avoir porté plainte contre Samsung aux Etats-Unis pour non-respect d'engagements contractuels sur le paiement de redevances et violation de brevets. L'opérateur italien a reculé de 3,94% après l'abaissement par Moody's de la note de crédit du groupe.

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, Rolls-Royce a lâché 7,87% après avoir abaissé son objectif de consommation de trésorerie pour cette année et averti que ses perspectives restaient incertaines.

Sanofi a abandonné 4,00% après le décalage du calendrier de son vaccin. A Londres, GSK a perdu seulement 0,30%.

A WALL STREET

A la clôture des marchés en Europe, Wall Street recule de 0,3% à 1% alors que les doutes sur le plan de soutien relance ébranle le sentiment de marché en cette fin de semaine.

Qualcomm chute de 7,75%, parmi les plus fortes baisses du S&P-500, après une information de Bloomberg selon laquelle Apple a lancé la production de son propre modem pour appareils mobiles qui serait amené à remplacer ceux du fabricant de semi-conducteurs.

Pfizer perd 1,45% et BioNTech 2,30% en dépit du feu vert accordé par un comité d'experts indépendants de la Food and Drug Administration (FDA) sur leur candidat vaccin, ce qui pourrait amener les Etats-Unis à en approuver l'utilisation dans la soirée, rapporte le New York Times.

CHANGES/TAUX

L'aversion au risque fait remonter le dollar face à un panier de devises internationales et reculer les rendements obligataires.

Celui du Bund est tombé à un plus bas d'un mois à -0,643% et son équivalent américain cède trois points de base à 0,8783%, un creux d'une semaine.

L'euro baisse de 0,23% face au dollar après les gains de jeudi, lorsque la BCE a annoncé un nouveau cycle de relance jugé insuffisant par une partie des investisseurs.

La livre sterling est à nouveau affectée par la perspective d'un "no deal" entre Londres et Bruxelles à la fin de la période de transition: elle recule de 0,77% à 1,3191 dollar, après avoir atteint un creux d'un mois à 1,3133. Contre l'euro, elle est descendue en séance à un plus bas depuis mi-septembre.,

PÉTROLE

Les cours du pétrole baissent légèrement mais devraient enchaîner une sixième semaine de gains, le déploiement des programmes de vaccination contre le coronavirus ayant alimenté l'espoir d'un rebond de la demande l'année prochaine.

Le Brent perd 0,72% sous 50 dollars le baril et le brut léger américain 0,45% à 46,57 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)