A la Bourse de Paris ce matin, l'action Essilor International paie le prix des ventes 2013 aussi imprévues que décevantes annoncées en matin. En baisse de 3% à 78,8 euros, le titre s'affiche en tête des plus fortes baisses de l'indice CAC 40, qui prend de son côté 0,4%. Ce qui n'empêche les analystes de Bryan, Garnier & Co. de confirmer son conseil d'achat sur la valeur, dont il estime la juste valeur à 102 euros.

En effet, Essilor a indiqué ce matin sur que la croissance dite “combinée” de ses ventes a atteint 5,4% en 2013, et manque donc l'objectif qui avait été abaissé, le 24 octobre dernier et pour la 2e fois de l'année, à un taux “de l'ordre de 6 %”. Les ventes, à 5.065,2 millions d'euros, manquent aussi le consensus, qui était de 5.100 millions.

'Une forte intensité concurrentielle et, dans certaines régions, une conjoncture économique peu porteuse se traduisant par un ralentissement du marché de l'optique, ont pesé sur la croissance organique du groupe', explique ce matin Essilor.

Puis le groupe ajoute, en guise de prévisions pour les comptes 2013, toujours attendus le 27 février : 'pour l'année, la contribution de l'activité (ce qui correspond grosso modo au résultat opérationnel, ndlr) devrait ressortir en légère progression par rapport à 2012'.

Selon Bryan Garnier, le géant de l'optique ophtalmique a manqué ses objectifs en raison du T4 : certes, la croissance dite combinée a atteint 7,3% sur le trimestre, ce qui traduit une accélération continue par rapport aux périodes précédente (2,1% au T1, 5,3% au T2 et 7,1% au T3).

Problème : le consensus tablait, lui, sur un T4 beaucoup plus dynamique avec une croissance de 9 à 10%. C'était d'ailleurs la prévision confirmée par le groupe lors de la réunion d'analystes du T3.

Bryan Garnier souligne cependant que la seule croissance dite 'en base homogène' (comprendre : organique) a atteint 3% au T4, soit presque autant qu'au T3 (3%). Et ce “malgré la perte d'un contrat majeur en Europe avec HAL”, indique Bryan Garnier.

De quoi s'agit-il ? Essilor revient notamment sur la perte du contrat avec HAL Trust, dont Grand Vision/Grand Optical est l'une des filiales. Lors de la présentation des ventes du T3, le patron Hubert de Sagnières évoquait à ce sujet 'la perte un peu volontaire d'un grand client européen (HAL). Cette perte s'accélère depuis le mois d'août. Nous ne nous y attendions pas. Nous terminerons l'année à zéro sur ce compte qui nous apportait tout de même un chiffre d'affaires important, même si les marges étaient relativement faibles.'

L'effet le plus fort de la perte de ce contrat devait se faire sentir au 4r trimestre, ajoute le groupe. L'affaire était alors chiffrée à 40 millions d'euros de ventes par an.

En effet, la concurrence est plus rude dans le secteur, notamment celle exercée par le japonais Hoya.

De ce fait, les ventes d'Essilor ont dû être pénalisées d'environ 10 millions d'euros au T4, estime Bryan Garnier.

Les analystes notent cependant qu'en Amérique du Nord, premier marché du groupe, la croissance organique a continué de progresser malgré une base de comparaison défavorable, quand dans les émergents, la tendance reste soutenue en Inde et en Chine, et aussi en Amérique latine. Enfin, une accélération est constatée du côté des équipements et des 'readers'.

Ils ajoutent qu'Essilor a indiqué que la date de clôture de certaines acquisitions (elles sont par nature nombreuses au sein du groupe, notamment du côté des acquisitions dites organiques) avait été repoussée, ce qui devrait induire un rattrapage en 2014.

Enfin, la 'marge de contribution' (en clair, la marge opérationnelle) devrait se maintenir non loin de son niveau du 1er semestre (18,3%), soit à 17,9% selon les prévisions de Bryan Garnier.

En 2014, le bureau d'études s'attend à une croissance organique des ventes de 4,8%, contre 2,1% en 2013 grâce aux produits de milieu de gamme, aux verres solaires.

Sans oublier l'intégration de Transitions Optical, 'qui pourrait être bouclée à la fin du T1 plutôt qu'à elle du T2', se risque à pronostiquer la note.

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