Les investisseurs vendent la nouvelle du rachat de Borsa Italiana par Euronext pour 4,325 milliards d’euros en numéraire au London Stock Exchange. L’action de la place boursière pan-européenne perd 3,61% à 98,80 euros, affichant l’un des replis les plus prononcés de l’indice SBF 120. Selon Jefferies, les détails de l’offre comportent peu de surprise et les objectifs de synergie semblent crédibles. Il juge raisonnable le prix payé, qui correspond à 16,7 fois l’Ebitda ajusté avant synergies, un opérateur boursier de cette taille et qualité étant rarement en vente.

La transaction sera financée par 0,3 milliard d'euros provenant de la trésorerie, 1,8 milliard d'euros de nouvelles dettes à émettre et 2,4 milliards d'euros de nouvelles actions à émettre. Cette dernière opération prendra la forme d'un placement privé à CDP Equity (Caisse des dépôts italienne) et Intesa Sanpaolo et d'une émission de droits aux actionnaires d'Euronext.

Le chiffre d'affaires du groupe combiné s'élèverait à 1,3 milliard d'euros et l'Ebitda à 711 millions d'euros pour l'exercice 2019, et respectivement à 1,4 milliard d'euros et 795 millions d'euros pour les douze derniers mois se terminant le 30 juin 2020.

Euronext s'attend à ce que la transaction soit immédiatement relutive au niveau du bénéfice par action ajusté (avant synergies) et être relutive à deux chiffres la troisième année après les synergies.

Ces dernières devraient atteindre 60 millions d'euros, avant impôts d'ici la troisième année. Jefferies note que ce montant représente 20% de la base de coût de la cible, contre de 30% à 40% traditionnellement lors des rachats dans ce secteur. Il rappelle qu'Euronext a pour habitude de ne jamais trop promettre.

Sur ce total, 45 millions proviendront des coûts grâce notamment à l'utilisation par Borsa Italiana de la plate-forme de trading du groupe, Optiq et la consolidation des fonctions du groupe.

Le solde sera obtenu via des synergies de revenus à la faveur notamment du développement d'une offre paneuropéenne en matière de produits dérivés et de ventes croisées

La mise en place de ces synergies devrait coûter 100 millions d'euros.

En prenant en compte ce rachat, l'opérateur boursier afficherait un ratio d'endettement de 3,4 à fin juin 2020 et celui-ci compte conserver son statut investment grade. Le ratio est attendu sous 3 d'ici 2022.

Une assemblée générale extraordinaire des actionnaires a été convoquée pour approuver la transaction le 20 novembre 2020.

La finalisation de l'opération est prévue au premier semestre 2021.