Paris (awp/afp) - Après avoir évité la faillite pendant la crise sanitaire, Europcar est resté dans le rouge au premier semestre et pourrait être racheté (de nouveau) par Volkswagen.

Le loueur a annoncé mercredi une perte nette de 123 millions d'euros au premier semestre, sur un marché de la location qui n'a que faiblement repris en Europe avec la pandémie. Déjà en difficultés avant la crise, le groupe avait enregistré une lourde perte de 286 millions d'euros au premier semestre 2020.

Le chiffre d'affaires (CA) d'Europcar s'établit à 842 millions d'euros au premier semestre, contre 815 millions au premier semestre 2020, et loin des 1,31 milliard enregistrés début 2019.

Le groupe n'a toujours pas publié de prévision pour l'année 2021, mais affiche un "optimisme raisonnable" pour le troisième trimestre.

"Bien que nous ayons des raisons d'être raisonnablement optimistes quant à l'avenir - en lien avec l'excellente dynamique que connaissent nos activités aux Etats-Unis et à mesure que les taux de vaccination progressent - la propagation du variant Delta est source de nouvelles incertitudes", a souligné la directrice générale du loueur, Caroline Parot.

Le groupe a annoncé mardi être en "discussions avancées" avec le constructeur allemand Volkswagen en vue de son rachat à un prix relevé, valorisant la société de location à environ 2,5 milliards d'euros.

Jusqu'en 2006, Europcar appartenait à Volkswagen, qui l'avait vendu pour 3,32 milliards d'euros à la société française d'investissements Eurazeo. Malgré ce rachat, l'entreprise était restée proche de Volkswagen, lui commandant chaque année un tiers de sa flotte.

Les conséquences de la crise sanitaire ont conduit Eurazeo à se retirer du capital, au profit des créanciers du groupe, cinq fonds américains et britanniques, dont les new-yorkais Anchorage (propriétaire des studios MGM) et Marathon.

En juin, Volkswagen avait confirmé sa volonté de racheter une "majorité de parts" du loueur de voitures, avec le même consortium. Mais les propriétaires d'Europcar avaient refusé cette première offre de rachat à 0,44 euro par action, qui le valorisait à 2,2 milliards d'euros.

La reprise en vue

Si les chiffres du loueur se sont peu repris en un an, la situation a bien changé. Alors qu'il avait enregistré une "performance extrêmement solide" lors des deux premiers mois de 2020, avant la pandémie, le loueur a été freiné au premier trimestre 2021 par les interdictions de voyager, explique la direction d'Europcar dans un communiqué.

Un an après le 2e trimestre 2020, paralysé par les confinements, le fort rebond de l'activité au 2e trimestre 2021 (+88,5% de CA) s'explique par "l'assouplissement des restrictions de circulation et de voyage et la pénurie de l'offre qui a permis d'augmenter les tarifs", poursuit le loueur.

En l'absence de voyageurs internationaux, les locations ont augmenté sur les marchés domestiques, aux États-Unis notamment, et grâce à la demande "robuste et continue" de camionnettes pour les livraisons à domicile.

"Nous avons su créer un contexte favorable pour un rebond important de nos activités dès que les conditions sanitaires s'amélioreront", a souligné Caroline Parot.

Après avoir fortement réduit sa flotte pendant un an, le groupe a réaccéléré ses achats au 2e trimestre pour servir les vacanciers estivaux, atteignant les 251.000 véhicules fin juin.

Appliquant un plan d'économies drastique, Europcar a réduit ses coûts, générant une marge d'Ebitda positive au deuxième trimestre, avec 19,7 millions d'euros. Le groupe a maîtrisé sa dette, à 266 millions d'euros fin juin.

Europcar continue par ailleurs à appliquer son plan "Connect", qui doit permettre d'accéder, sans passer par le guichet, à une flotte de véhicules de plus en plus hybrides et électriques.

afp/rp