Paris (awp/afp) - Europcar a été durement touché en 2020 par la paralysie des voyages liée au Covid, avec une baisse de 45% de son chiffre d'affaires et une perte nette de 645 millions d'euros, a annoncé le loueur mercredi.

Son chiffre d'affaires est tombé à 1,7 milliard d'euros sur l'année 2020, contre plus de trois milliards en 2020, soit -45,2% à périmètre et taux de change constants, a précisé la direction d'Europcar dans un communiqué. Le chiffre d'affaires aéroportuaire a notamment baissé de 63%.

Au quatrième trimestre, l'activité a frémi avant que la deuxième vague de Covid-19 n'empêche le loueur, comme tout le secteur du tourisme, de redresser la barre.

Si les voyageurs internationaux sont devenus rares, "les marchés domestiques ont fait preuve d'une très forte résilience", pour les locations de voitures particulières comme d'utilitaires, a souligné la directrice générale du groupe, Caroline Parot, lors d'une conférence téléphonique.

Europcar traverse avec cette pandémie sa pire crise depuis sa fondation en 1949. Les États français et espagnol ont soutenu le groupe au printemps 2020 en garantissant 321 millions d'euros de prêts.

Un plan d'économies, prévu avant la pandémie, a été poussé à un milliard d'euros sur l'année. Europcar a également coupé dans sa flotte, descendant en décembre à 180.000 véhicules, soit -39% sur un an.

Début 2021, face à une dette devenue insoutenable, le groupe a changé de mains. Le fonds Eurazeo, qui l'avait racheté à Volkswagen en 2006, s'est retiré au profit des créanciers du groupe. Europcar est maintenant sous le contrôle de cinq fonds anglo-saxons, dont les New-Yorkais Anchorage (propriétaire des studios MGM) et Marathon.

Caroline Parot a laissé la présidence du conseil d'administration à l'ex-PDG d'Air France Alexandre de Juniac.

A la suite de cette restructuration, la dette brute du groupe est passée de plus de deux milliards d'euros à 905 millions fin 2020. Les nouveaux actionnaires ont également refinancé la flotte à hauteur de 225 millions d'euros.

"Ces nouvelles liquidités nous permettent d'envisager l'avenir du groupe", a déclaré Caroline Parot. "On se met en position de bénéficier pleinement de la reprise".

Le groupe reste prudent pour le premier semestre. Si l'activité a commencé à reprendre aux États-Unis, où il est présent à la marge, la saison estivale reste encore floue en Europe.

Le groupe a également accéléré son plan de transformation, qui vise à électrifier une partie de sa flotte et surtout la rendre "connectée" à 100%, pour limiter les passages au guichet.

Europcar a d'ailleurs annoncé mercredi un premier accord de partage de données avec le groupe Stellantis. Europcar pourra se brancher directement sur ses Peugeot, Citroën, DS ou Opel pour connaître leur localisation ou leur niveau de carburant.

afp/rp