L'opérateur de satellites, en tête des hausses du SBF 120, s'octroie 6,6% à 19,53 euros à 14h33, affichant désormais une hausse de 1,1% depuis le début de l'année.

"Le relèvement de guidance entraîne un soupir de soulagement", dit Robert Berg, analyste chez Berenberg.

Sur l'exercice 2017-2018 clos le 30 juin, Eutelsat a dégagé une marge brute d'exploitation en hausse de 0,2 point à taux de change constant à 76,9%, contre un objectif interne de plus de 76%, et dit s'attendre pour 2018-2019 à un taux supérieur à 78% (contre plus de 77% prévu auparavant), principalement grâce à l'impact des normes IFRS 15 et 16.

Eutelsat a réalisé un chiffre d'affaires 1,443 milliard d'euros en 2017-2018, en baisse de 1,9% à périmètre et taux constants, atteignant de justesse son objectif (une fourchette de -1%/-2%) grâce à des contrats signés à la dernière minute.

Le groupe prévoit une légère croissance à partir de 2018-2019 en excluant la très petite part représentée par ses "autres revenus" (principalement des indemnités liées au règlement de litiges commerciaux).

Au titre de l'exercice écoulé, Eutelsat prévoit aussi de verser un dividende de 1,27 euro par action, en hausse de 5%.

Jefferies souligne dans une note que ce niveau est supérieur de 3% au consensus.

Eutelsat a dégagé un cash-flow libre en hausse de 11,9% à 456,2 millions d'euros en 2017-18.

PHASE DE TRANSITION PROPICE A LA CONSOLIDATION

Dans une industrie des satellites télécoms en récession dans l'attente de l'émergence de technologies de nouvelles générations, fusionner deux opérateurs leur permettrait logiquement de faire des économies et d'améliorer leur efficacité, a dit Rodolphe Belmer à des journalistes.

"Les opportunités dans notre industrie ne sont pas très nombreuses, parce qu’il y a beaucoup d’acteurs petits et moyens mais très peu d’acteurs gros, donc qui sont intéressants en termes de synergies d'investissements et/ou de synergies d'innovation", a-t-il expliqué à l'occasion de la publication des résultats annuels du groupe.

La phase de transition du secteur du satellite, qui compte sur l'essor de la connectivité des avions, des bateaux et des "déserts numériques", pourrait amener des mouvements de consolidation dans le secteur.

"Et nous-mêmes, comme on est un des leaders mondiaux de ce secteur, on est numéro trois mondial, évidemment qu’on regarde avec beaucoup de soin ce qui peut se passer et ce qui pourrait faire sens pour nos actionnaires", a déclaré Rodolphe Belmer.

Dans un marché mûr pour une consolidation, Eutelsat a annoncé fin juin ne pas avoir l'intention de déposer une offre sur Inmarsat un jour après avoir confirmé, à la demande des autorités du Royaume-Uni, des rumeurs de marché sur le fait qu'il examinait un rachat de l'opérateur britannique.

L'américain EchoStar a à son tour jeté l'éponge début juillet et renoncé à son offre de 3,2 milliards de dollars rejetée par le britannique.

Rodolphe Belmer a toutefois estimé qu'Eutelsat n'avait pas besoin de croissance externe pour accélérer dans la connectivité, générant suffisamment de cash-flow et prévoyant de réduire ses investissements à 400 millions d'euros en 2018-2019 grâce à l'amélioration de son efficacité.

Interrogé sur le fait qu'Eutelsat pourrait être une cible, le directeur général a répondu : "On ne commente pas sur ces sujets-là, mais franchement il n’y a rien à commenter."

"La performance économique de notre entreprise la met tout en haut de la liste de la performance dans notre industrie, ce qui nous place plutôt du bon côté de la barrière", a-t-il ajouté.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer