Le groupe français Eutelsat a annoncé jeudi un chiffre d’affaires conforme aux attentes pour son troisième trimestre fiscal, soutenu par la croissance de ses services à destination des gouvernements, alors que la demande pour des solutions satellitaires souveraines s’accroît face à la domination de l’américain Starlink.
Le chiffre d’affaires du trimestre clos fin mars s’élève à 300 millions d’euros, en recul de 1,9% sur un an, mais en ligne avec les prévisions du consensus établi par l’entreprise, qui s’échelonnaient entre 294 et 302 millions d’euros.
Eutelsat, propriétaire de OneWeb, la deuxième plus grande constellation de satellites en orbite basse derrière Starlink, a su séduire de nouveaux clients institutionnels. La constellation OneWeb compte aujourd’hui plus de 600 satellites, opérant à environ 1 200 km d’altitude, contre plus de 7 000 pour Starlink, qui a déjà conquis une part importante du marché des entreprises.
La division “services gouvernementaux”, principal moteur de croissance du groupe, a vu ses revenus progresser de 10,2% sur le trimestre. Cette performance reflète un intérêt croissant de la part d’États non alignés à la recherche de solutions de connectivité satellitaire non américaines et non chinoises.
“Dans le contexte géopolitique actuel, de nombreux pays cherchent des alternatives souveraines”, a commenté le directeur financier Christophe Caudrelier lors d’un appel avec les analystes.
Malgré cette dynamique, Eutelsat a signalé un taux de renouvellement de contrats en baisse à 50%, contre environ 70% lors des trimestres précédents. Cette baisse s’explique principalement par une réorganisation au sein du Département de la Défense des États-Unis et les efforts de réduction des dépenses publiques engagés par l’administration Trump. En excluant cet effet ponctuel, le taux de renouvellement aurait été maintenu à son niveau habituel, selon le groupe.
Par ailleurs, Eutelsat a confirmé être en discussions actives avec des investisseurs pour son prochain plan de financement. “Nous sommes clairement à la recherche de capitaux”, a précisé Caudrelier.
Le groupe, qui a remplacé son directeur général de manière inattendue plus tôt ce mois-ci, maintient malgré tout ses objectifs annuels, et ce, en dépit d’un manque à gagner de 16 millions d’euros lié à l’interdiction de diffusion de chaînes russes imposée par les sanctions de l’Union européenne.