À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 1,92% à 5.283,86 points, après avoir cassé le support clé des 5.300 points. Le Footsie britannique a abandonné 2,24% et le Dax allemand a reculé de 2,46%.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 2,1%, le FTSEurofirst 300 a lâché 2,12% et le Stoxx 600 s'est replié de 2,07% pour retomber à un plus bas depuis la mi-avril.

A Wall Street, la tendance est aussi nettement négative. A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones se replie de 1,37%, le S&P 500 abandonne 1,40% et le Nasdaq Composite perd 2,12%.

A New-York comme en Europe, la cote est notamment pénalisée par le repli des valeurs technologiques alors que l'administration Trump s'apprête à dévoiler des mesures pour interdire certains investissements d'entreprises chinoises dans des entreprises technologiques américaines.

Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a précisé lundi dans une déclaration sur Twitter que les restrictions à venir sur les investissements ne portaient pas uniquement sur la Chine mais s'appliqueraient "à tous les pays qui tentent de voler notre technologie".

Le Stoxx 600 des techs a perdu 2,81% et le S&P 500 Information technology chute de 2,34%.

Autre victime de ces tensions commerciales, le compartiment automobile a souffert de la menace formulée vendredi soir par Donald Trump d'instaurer des droits de douane de 20% sur la totalité des voitures assemblées en Europe et importées aux Etats-Unis.

Le Stoxx des valeurs automobiles a reculé de 2,43%, au plus bas depuis neuf mois.

A Wall Street, Harley Davidson (-5,18%) a averti que le relèvement des droits de douane européens lui coûterait plus cher qu'estimé auparavant et précisé qu'il allait délocaliser une partie de sa production hors des Etats-Unis pour y échapper.

DU MOUVEMENT DANS LE SECTEUR DES SATELLITES

Plus fort repli sectoriel en Europe, le compartiment des ressources de base a terminé sur une chute de 3,75% dans le sillage de la baisse des matières premières, en raison là aussi du regain d'aversion au risque suscité par les tensions commerciales.

Le secteur du pétrole et gaz a quant à lui souffert du repli des cours du brut après le rebond de vendredi lié à la décision de l'Opep et d'autres pays producteurs de relever de façon modérée leur production.

Le baril de Brent perd 1,46% à 74,45 dollars, tandis que le baril de brut léger américain recule de façon plus modérée, à 68,28 dollars, soutenu entre autres par l'interruption de la production d'un important gisement canadien.

Sur le marché des changes, le dollar, pénalisé par les tensions commerciales, abandonne 0,17% face à un panier de devises de référence. L'euro en profite pour gagner 0,33% à 1,1694, tandis que le yen (+0,31%) bénéficie de son statut de valeur refuge.

Les emprunts d'Etat profitent également du regain d'aversion au risque: le rendement des Treasuries à dix ans revient à 2,8766%.

En Europe, le rendement des obligations souveraines italiennes de même échéance a toutefois grimpé de près de treize points de base, à 2,838%, après la percée du mouvement d'extrême droite La Ligue aux élections municipales de dimanche.

Ces élections sont intervenues au moment où le chef de file du mouvement, Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur, applique une politique anti-immigration qui entretient les divisions au sein de l'Union européenne et met en difficulté la chancelière allemande Angela Merkel au sein de son propre gouvernement.

L'écart de rendement, ou "spread", entre les taux italien et allemand à 10 ans est revenu à un plus bas de deux semaines, autour de 253 points de base.

Aux valeurs en Europe, le secteur des opérateurs de satellites a animé la séance dans l'après-midi après la confirmation par Eutelsat d'une réflexion en cours concernant une offre sur le britannique Inmarsat, déjà convoité par l'américain EchoStar.

Eutelsat a chuté de 6,21%, tandis qu'Inmarsat a bondi de 4,32% et que l'action EchoStar variait peu (+0,26%).

Worldline a chuté de 6,1% en réaction à l'abaissement de la recommandation de Kepler Cheuvreux, ramenée d'"acheter" à "conserver".

Le spécialiste italien des câbles Prysmian a décroché de 10%, après avoir abaissé vendredi sa prévision d'excédent brut d'exploitation annuel en raison des surcoûts du projet de câble sous-marin WesternLink. Ce "profit warning" intervient une semaine tout juste après l'alerte lancée par son concurrent français Nexans (-1,2%).

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault